Je ne les rabaisse pas. Je fais un constat. Avec un compte automatique confortable, ma société avait du mal à fonctionner, alors que je disposais de 250 000 euros pour un minimum requis de 80 000 euros. À présent que je me trouve dans un grand groupe, et avec 4,5 millions d'euros je n'ai plus de problème.
Surtout, ce phénomène de concentration résulte d'une volonté du CNC, qu'il serait intéressant d'interpeller en évoquant notamment les dimensions régionales et ultramarines.
Quant à la production en elle-même, je souligne que la matière de l'outre-mer est formidable, avec des sujets de portée universelle, des qualités de témoignages et des histoires humaines magnifiques. De plus, l'outre-mer dispose de moyens techniques très conséquents et de qualité. En Nouvelle-Calédonie, d'où je reviens de deux tournages, ma cadreuse a ainsi réalisé un travail remarquable.
En revanche, la structure de production y est faible. Je pense en fait que le CNC et les collectivités territoriales, qui disposent d'un fonds de soutien, ont une vision un peu poétique de la production audiovisuelle, car s'ils soutiennent des oeuvres, je doute qu'ils aient une stratégie de filière.