Intervention de Martial Bourquin

Mission d'information enjeux de la filière sidérurgique — Réunion du 9 juillet 2019 à 17h55
Examen et adoption du rapport de la mission

Photo de Martial BourquinMartial Bourquin :

Merci pour cet excellent travail, qui rentre à la fois dans les détails et pose une vision macroéconomique. Nous ne changerons rien si l'Europe ne sait pas se défendre. Les mesures antidumping ont fonctionné : nous avons perdu des milliers d'emplois ! Voyez la différence entre les droits de douane américains et européens... Nous avons beaucoup à apprendre. L'Europe est trop ouverte par rapport aux marchés américain et chinois, et pas assez réactive. Il y a des géants mondiaux sur le marché européen, nous devons avoir des champions européens.

Une taxe carbone aux frontières européennes est une nécessité. Chaque année qui passe sans elle, nous nous faisons tailler des croupières !

Conditionner le maintien d'une activité pendant cinq ans pour bénéficier du CIR est positif. À Nice, Texas Instruments et plusieurs entreprises sidérurgiques avaient bénéficié des subventions européennes et le CIR pour ensuite s'en aller. Cela ne peut plus durer !

Avoir un prix de gros de l'électricité est nécessaire, sinon nous perdrons les entreprises électro-intensives. À Hambourg, un site d'Arcelor-Mittal vient d'investir 65 millions d'euros pour produire 100 000 tonnes d'acier par an grâce à de l'hydrogène pur à 95 %. Cet hydrogène vert est fabriqué grâce à la séparation des gaz produits par le complexe sidérurgique. Avoir des trains Alstom fonctionnant à l'hydrogène en Allemagne c'est bien, les avoir en France c'est mieux... Tant la consommation d'énergie que les rejets de dioxyde de carbone sont des sujets essentiels. Hambourg a vu ses rejets de dioxyde de carbone baisser très sensiblement...

Avoir un ministre de l'industrie est essentiel. Nous sommes des gamins ; l'Italie se bat beaucoup mieux que nous pour son industrie.

L'État n'est pas toujours un mauvais actionnaire, voyez la réussite d'Airbus... Qui représente l'État dans les conseils d'administration ? Une noblesse d'État qui ne dit mot et qui ne travaille pas à fond sur les dossiers... Mieux vaudrait que l'État se fasse représenter par des élus intéressés par l'industrie.

Ce rapport nous fera avancer ; espérons qu'il ne restera pas lettre morte...

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