Intervention de Jean-Marie Vanlerenberghe

Commission des affaires sociales — Réunion du 9 juillet 2019 à 18h00
Réforme de l'assurance chômage — Audition de Mme Muriel Pénicaud ministre du travail

Photo de Jean-Marie VanlerenbergheJean-Marie Vanlerenberghe :

Je partage vos regrets d'une absence d'accord entre les partenaires sociaux. Ils avaient su le faire il y a quelques années pour la réforme de l'AGIRC-ARCCO (Association générale des institutions de retraite des cadres - Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés). Je salue votre courage, car il fallait réformer ce système d'assurance chômage.

Mais mon impression reste mitigée. Je salue évidemment les mesures positives concernant les contrats courts et très courts. Vous l'avez dit vous-même. Ces derniers coûtent 9 milliards d'euros à la collectivité. Je salue également les mesures qui s'attaquent aux indemnités supérieures au salaire antérieurement perçu.

En revanche, je suis plus sceptique sur l'effet du durcissement du bénéfice de l'indemnisation, et notamment l'allongement de la période de travail. A mon avis, le système devrait être plus progressif. A minima, une période transitoire ne pourrait-elle pas être mise en place ?

Etes-vous certaine que le marché des cadres soit vraiment au plein emploi ? Il ne me semble pas que cela soit le cas sur tous les territoires, pour toutes les catégories d'âge et dans tous les secteurs. Vous avez évoqué la problématique des seniors. Chez les cadres, c'est un vrai problème. Peut-être que certaines entreprises préfèrent embaucher des plus jeunes qui seraient, soi-disant, plus malléables ?

La suppression des contributions salariales à l'assurance chômage modifie profondément la nature de cette protection. Le sujet de la gouvernance devra donc être traité. C'est une inquiétude qu'il faut rapidement lever, notamment pour rassurer les partenaires sociaux, notamment les représentants des salariés, qui sont d'autant plus fragilisés par cette suppression.

Enfin, vous avez parlé de déconcentration et de territorialisation de Pôle emploi. Je préfèrerais une décentralisation. En effet, la région est responsable du développement économique et de la formation professionnelle. Il me semblerait naturel qu'elle s'occupe aussi de l'emploi. C'est selon moi la clé pour véritablement adapter le système aux réalités du territoire.

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