Intervention de Muriel Pénicaud

Commission des affaires sociales — Réunion du 9 juillet 2019 à 18h00
Réforme de l'assurance chômage — Audition de Mme Muriel Pénicaud ministre du travail

Muriel Pénicaud, ministre :

Je tiens à le rappeler. Ce ne sont nullement les personnes qui sont mises en cause, mais les règles. Il faut qu'elles soient cohérentes, efficaces, pour permettre aux personnes de retrouver un emploi.

Nous n'allons pas changer le capital de droits des personnes indemnisées ; ils ne seront en rien diminués, mais seront répartis différemment dans le temps, afin d'éviter l'effet pénalisant que nous connaissons aujourd'hui, qui conduit à une « trappe à précarité ».

Vous avez tout à fait raison concernant la valorisation des métiers. Certains d'entre eux ne trouvent pas preneurs parce qu'ils sont mal connus, parce que les conditions de travail sont très difficiles par rapport à la rémunération, parce que les emplois proposés sont précaires. C'est la raison pour laquelle cette réforme doit permettre une meilleure connaissance des métiers. Je suis frappée de voir à quel point, pour certains emplois, les gens pensent qu'ils ne peuvent pas y postuler. C'est notamment le cas dans le domaine du numérique, où nous recherchons 80 000 personnes. Le plan d'investissement dans les compétences et l'opération #versunmétier, où les entreprises viennent présenter les emplois, ont énormément de succès. J'étais il y a peu à Montreuil dans une formation sur le numérique. Y participaient notamment une boulangère qui avait développé une allergie à la farine, et un jeune en échec scolaire après la troisième. Ils travaillent tous les deux aujourd'hui chez Safran pour faire de la gestion de données, après huit mois de formation intensive. Il faut un déclic chez les employeurs, accompagné par un financement public pour former les gens. La plupart des métiers sont mal connus. Pôle emploi permet de faire se rencontrer des demandeurs d'emploi et des entreprises qui racontent leurs métiers.

En outre, nous menons des discussions dans certains secteurs pour expliquer que, pour que les offres soient pourvues, il serait nécessaire de revoir les conditions de travail ou les rémunérations.

Vous évoquiez le secteur du médico-social dans lequel des personnes sont confrontées à des CDD d'usage extrêmement courts et à répétition. Or, dans ces conditions, il est difficile de trouver un logement, d'élaborer un projet de vie. La ministre des solidarités et de la santé vient de confier à Myriam El Khomri une mission sur ce sujet.

Enfin, la mesure relative aux CDD d'usage sera neutralisée pour les associations intermédiaires.

La réunion est close à 20 heures.

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