En effet. Le conseil régional avait lancé une expérimentation, il y a quelques années, initialement circonscrite à l'enseignement supérieur, qui a été élargie ensuite aux apprentis de niveau IV et V. Mais cela a du mal à prendre malgré tous les efforts.
Il faut mettre en relation le faible développement d'Erasmus Pro dans notre pays avec le faible succès de l'apprentissage. Celui-ci souffre d'une image dégradée : il serait réservé à ceux qui ne peuvent pas faire autre chose. Certains artisans refusent même d'envoyer leurs enfants en apprentissage... Certaines grandes entreprises jouent le jeu de l'apprentissage mais, dans les faits, celui-ci concerne surtout les petites et moyennes entreprises.
Enfin, il faut aussi mettre l'accent sur le volet financier. Les apprentis proviennent souvent de catégories sociales modestes. Il faut garantir l'autonomie financière des jeunes apprentis. Il est normal qu'un jeune qui part six mois veuille rentrer chez lui de temps en temps, mais cela a un coût. Si l'on veut développer Erasmus, il ne faut pas viser uniquement les jeunes de l'enseignement supérieur mais viser aussi tous les jeunes de niveau IV et V, qui ont 16 ou 17 ans. Il faut les soutenir. J'ai constaté à l'Office franco-allemand de la jeunesse que de nombreux dossiers échouaient parce qu'il manquait 100 euros pour boucler les budgets.
Je salue votre projet de fondation. J'espère que nous pourrons vous accompagner.