Au début du quinquennat, le programme Action publique 2022 était présenté comme l’alpha et l’oméga de la transformation de l’État. Il devait sortir le pays de l’ornière.
Aux premiers jours de l’été 2018, nous vivions un psychodrame autour de la publication du rapport du comité Action publique 2022.
Quatre mois plus tard, en octobre 2018, à l’occasion du second comité interministériel de la transformation publique, on apprenait que « près de 75 % des recommandations du comité se retrouvent dans les chantiers lancés par le Gouvernement ». Une telle rapidité et un tel taux de mise en œuvre pour un rapport réputé écrit par des experts indépendants laissent pantois.
En avril 2019, dans son programme national de réforme, le Gouvernement se félicitait des résultats obtenus : « Les transformations issues d’Action publique 2022 vont notamment se traduire par des baisses du nombre d’emplois publics, déjà mises en œuvre par les lois de finances pour 2018 et 2019. » On aurait aimé y croire !
Malheureusement, ni la Cour des comptes ni la Commission européenne ne partagent votre autosatisfaction. En effet, la Cour des comptes, dans son rapport sur le budget de l’État en 2018, indique : « Bien que les créations de postes aient été très limitées par rapport aux trois années précédentes […], la baisse nette des effectifs […] prévue par la LPFP n’est pas encore engagée. » Quant à la Commission européenne, sa lecture du programme de stabilité et du PNR 2019 est sévère. Permettez-moi de citer son avis du 5 juin : « Il n’apparaît pas clairement comment, et dans quels délais, ce programme de réforme contribuera par des mesures concrètes […] à l’objectif très spécifique de réduction du ratio des dépenses au PIB d’ici à 2022. »
Monsieur le ministre Darmanin, ma question est simple : qu’avez-vous à répondre aux critiques avisées de ces experts indépendants ?