Madame la sénatrice, vous faites allusion à un document qui a effectivement été adressé à tous les préfets, lequel fait suite aux assises territoriales de l’islam de France qui se sont tenues en septembre 2018 dans tous les départements. Ces assises ont réuni plus de 3 000 représentants du culte musulman. Il s’agissait de les écouter et de discuter avec eux, absolument pas de s’immiscer dans l’organisation du culte musulman. Le principe de laïcité est totalement respecté.
Le but était également d’encourager une structuration départementale, comme le souhaitaient un certain nombre d’organisations représentatives du culte musulman. Comme vous le savez, il existe pour l’heure une structure nationale, le CFCM, et ses déclinaisons régionales.
Un certain nombre de propositions ont émergé à l’issue de ces assises. Nous avons ensuite demandé aux préfets de relancer ces discussions à l’échelon départemental, encore une fois dans le respect de l’organisation du culte musulman, afin d’encourager une structuration à cet échelon, qui est celui de nos préfets, lesquels sont chargés des relations avec le culte musulman, mais aussi, je l’ai rappelé à M. le sénateur de l’Isère, de la lutte contre la radicalisation.
Pour lutter contre la radicalisation, notamment islamique, il nous faut des acteurs structurés, qui puissent être des interlocuteurs, ce qui explique notre volonté d’avoir une structuration départementale. Il ne s’agit là que d’une incitation, d’un accompagnement. L’État ne saurait imposer une structuration à l’organisation d’un culte, quel qu’il soit. Il me paraît important de le rappeler.
C’est uniquement dans ce cadre que cette circulaire a été adressée aux préfets, qui nous rendront compte d’ici à la fin du mois de juillet. D’autres assises territoriales se tiendront au mois de septembre.
Je m’inscris donc en faux contre vos propos, madame la sénatrice. Il ne s’agit absolument pas pour nous, je le répète, de nous immiscer dans l’organisation du culte musulman. Bien loin de nous cette idée !