Le développement du numérique a accéléré l'utilisation des images et des sons. Désormais, personne n'attend 20 heures pour prendre connaissance des informations. Lorsque France Ô a été lancée par Jean-Marie Cavada sous le nom de RFO Sat, il s'agissait d'exposer les informations de l'outre-mer dans l'hexagone. Or, avec le numérique et le smartphone, la diffusion des journaux est immédiate. La disparition de France Ô avait ainsi quelque chose de programmé.
Quant à l'exposition de nos outre-mer sur les antennes nationales, si nous étions considérés par France Télévisions comme les « cousins de province » que l'on est content de voir arriver, mais également pressé de savoir repartir, nous avons désormais, je crois, appris à nous connaître et à travailler ensemble. Au-delà de nos divergences, il y a un minimum sur lequel nous pouvons nous entendre en tant que professionnels de l'audiovisuel. Nous devons, lorsque nous travaillons pour le national, prendre conscience que les codes sont différents. Dans le cadre du mouvement des gilets jaunes à La Réunion, des relations ont été facilement instaurées avec France 2, France 3 et France info. Nous avons respecté les règles et avons ainsi pu être présents au niveau national. De la même façon, se tourne actuellement en Nouvelle-Calédonie une fiction à l'initiative de France Télévisions. Le rôle principal est tenu par une animatrice météo de La Réunion La 1ère, qui jouera le rôle d'un commissaire de police. 5 techniciens réunionnais rejoindront les techniciens de Nouvelle-Calédonie pour cette fiction qui sera diffusée en prime time. Ces exemples témoignent, je pense, des évolutions actuelles. Les relations avec France Télévisions, après des années de défiance de part et d'autre, sont désormais plus saines et de nombreuses coopérations sont nouées. Le numéro 2 de France Télévisions rencontrera d'ailleurs les 24 et 25 avril prochains les acteurs du monde audiovisuel de La Réunion ; il s'agit d'une grande première.