Intervention de Maurice Antiste

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 9 avril 2019 : 1ère réunion
Représentation et visibilité des outre-mer dans l'audiovisuel public — Présentation du rapport d'information

Photo de Maurice AntisteMaurice Antiste, rapporteur :

Sur tous ces éléments, nous ne nous contentons pas aujourd'hui de dénoncer le projet indigent et encore flou qui est avancé. Nous avons des propositions en la matière.

Nous appelons à une restructuration programmatique et fonctionnelle des chaînes publiques.

Parvenir à une visibilité des outre-mer sur les écrans implique que des responsables soient nommés et que ceux-ci aient une expérience ultramarine crédible. Il s'agit de promouvoir au sein des organigrammes des directions comme des antennes de France Télévisions les talents et compétences issus du réseau La 1ère et de désigner des référents outre-mer dans les strates décisionnelles des directions des antennes et des programmes ainsi que des directions de l'information et des rédactions nationales (recommandations 1 et 2).

En termes de programmation, oui, il sera nécessaire de fixer des exigences précises, j'insiste sur ce point.

Les exigences générales n'ont pas suffi et il faut donc recourir à une périodicité chiffrée, pour des contenus dédiés dans différents genres et différents créneaux horaires, assurant une visibilité de chaque territoire et de problématiques transversales propres aux outre-mer.

Il faut bien évidemment, aussi, intégrer les outre-mer dans le traitement normal et ordinaire de l'ensemble des sujets d'actualité, avec spécifiquement le rétablissement d'un journal quotidien sur France 3 à la mi-journée (recommandations 3 et 4).

Selon nous, la visibilité audiovisuelle minimale des outre-mer au cours d'une « saison » sur l'ensemble des grandes chaînes nationales de France Télévisions doit être formulée selon les modalités suivantes :

- au moins un programme essentiellement dédié aux outre-mer par semaine en soirée, dont la moitié des occurrences en première partie de soirée et dont au moins un quart sur France 2 ;

- au moins un numéro de chaque magazine hebdomadaire économique, social ou culturel entièrement dédié aux outre-mer, et au moins un par mois pour les émissions quotidiennes ;

- un magazine d'information ou d'investigation par trimestre consacré en tout ou partie principale aux outre-mer ;

- un programme participatif hebdomadaire, sur le modèle de l'émission « Les Témoins d'outre-mer », programmé en journée.

Pour l'information, doivent être programmés toute l'année :

- un bulletin d'information relatif aux outre-mer rétabli dans le journal de la mi-journée de France 3 ;

- sur France 2, selon une régularité hebdomadaire, des focus d'information sur des sujets propres aux outre-mer ou la déclinaison ultramarine de sujets d'intérêt national.

Ces programmations doivent se faire sur des synergies nouvelles. Il faut que la confiance des chaînes nationales s'établisse enfin avec les stations La 1ère, notamment dans le traitement de l'information. France Ô doit incarner cela en se positionnant comme interface entre les stations La 1ère et les chaînes nationales, mais aussi comme garante du respect des exigences formulées (recommandations 5 et 6).

Cet effort de programmation ne doit pas servir uniquement à France Télévisions, et la délégation appelle à la conclusion de nouveaux partenariats avec les autres sociétés de programme sur ce sujet (recommandation 7).

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