Intervention de Thierry Breton

Commission des affaires sociales — Réunion du 17 juillet 2019 à 9h05
Audition de M. Thierry Breton en vue du renouvellement de son poste de directeur général de l'institut national du cancer inca

Thierry Breton, directeur général de l'INCa :

Peut-être faudra-t-il intégrer une démarche ciblée sur des risques aggravés.

Le suivi à long terme des enfants est bien entendu un sujet majeur. Son organisation n'est pas facile à traiter. Le taux de survie des enfants est important. L'efficacité thérapeutique leur permet de rester en vie, mais la surveillance est particulière et doit être adaptée. Nous travaillons sur cette question, que nous proposerons d'intégrer dans notre future stratégie.

Les registres sont financés par l'INCa à hauteur de 5 millions d'euros par an. Santé publique France apporte de son côté un million d'euros par an. Les registres couvrent aujourd'hui 20 % de la population. Ils n'ont pas vocation à en couvrir l'intégralité. Ils le font cependant pour les enfants. Nous sommes ainsi en mesure de produire des mesures d'incidences, de mortalité, et de suivi des pathologies très efficaces.

En matière de retour à l'emploi, la question de la formation est très importante. L'INCa instruit des formateurs. Nous avons mis à la disposition des entreprises nos outils de prévention et avons défini une démarche d'accompagnement des salariés portant notamment sur l'organisation, la capacité à réunir les managers de proximité, les ressources humaines, la médecine du travail, etc.

Nous dispensons une formation aux managers de proximité. Deux sessions ont été jusqu'à maintenant. Elles ont été proposées aux entreprises membres de notre club, afin de les familiariser avec les éléments saillants de cette question et les placer en situation.

Nous travaillons également, à travers une opération intitulée Les mots dans l'entreprise, qui porte sur la façon d'aborder le sujet. Nous cherchons à développer des outils à destination des entreprises. Nous les mettons gratuitement à leur disposition.

Enfin, s'agissant de la question de la stratégie en matière de tabac, le sevrage tabagique inclut aujourd'hui le vapotage. Le vapotage - je le distingue du tabac à chauffer - doit encore faire l'objet de recherches pour apprécier sa nocivité, mais il compte déjà parmi les outils de sevrage.

Aux États-Unis, on a observé que le vapotage engendrait une addiction en forte croissance. Ce revers de la médaille est inquiétant et appelle notre vigilance. Nous sommes hostiles depuis le début à une trop forte promotion du vapotage. Ce qui se passe nous donne en partie raison. Il faut néanmoins continue à travailler sur cette question.

Le tabac à chauffer est un sujet différent. On dispose d'encore moins d'informations sur sa nocivité. Il existe un lobby américain assez puissant sur ces questions. C'est aussi un sujet d'inquiétude des autorités sanitaires américaines. L'intention clairement affichée est de surfer sur la vague du vapotage pour promouvoir un produit dont l'absence de nocivité n'est pas reconnue.

En matière de sevrage, je rappelle que les patchs sont pris en charge...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion