En Belgique, je peux donner l'exemple du stockage des déchets de faible activité, l'équivalent du centre de Soulaines-Dhuys. Dans les années 1990, l'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF), homologue de l'ANDRA en France, avait proposé une solution toute faite à la population, qui avait refusé.
Suite à ce refus, le gouvernement a demandé à l'ONDRAF de se concentrer sur les communes dotées d'installations nucléaires, en Wallonie près de Fleurus, où se trouve l'Institut national des radioéléments (IRE), et à proximité de Mol / Dessel, où se trouvent le Centre d'étude de l'énergie nucléaire (SCK-CEN), l'ancienne usine de retraitement, etc. L'ONDRAF s'est rendu dans ces communes en posant le problème des déchets de faible activité, et en proposant de travailler en commun pour trouver un concept adapté.
Quatre communes ont répondu positivement. Pendant trois à quatre ans, elles ont développé des concepts de stockage, non sous la direction, mais avec l'aide technique de l'ONDRAF. Les habitants, avec la boulangère, l'instituteur, etc. ont visité le centre de Soulaines-Dhuys, ainsi que d'autres centres. Toutes ces personnes se sont vraiment approprié la problématique, au point d'être fières de trouver et de proposer une solution opérationnelle. Une fois que le concept était prêt, ces communes ont été consultées par référendum. Deux communes ont refusé. Mol et Dessel ont accepté. Un projet en est résulté. Il est actuellement instruit par notre autorité de sûreté, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). C'est vraiment en s'appropriant la problématique que la population est devenue consciente de la nécessité d'une solution, et l'a proposée.