Je vous remercie. En tant qu'élu de la ville de Chartres, j'ai le privilège d'être sur un territoire dont le patrimoine est particulièrement riche. De plus, la situation géographique de cette commune, aux portes de l'Ile-de-France, en fait une destination très touristique.
Notre patrimoine est une source d'attractivité pour le tourisme, mais il constitue aussi la mémoire de la ville pour l'ensemble des citoyens. Sous réserve d'être bien entretenu, il permet à la ville de fournir un cadre de vie agréable à la fois pour les familles et pour les entreprises. En conséquence, la qualité de vie induite par nos efforts augmente le flux des touristes.
Je tiens à rappeler que notre cathédrale est le premier site de France, avec Vézelay, à avoir été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au-delà, l'ensemble de notre patrimoine rend l'ensemble de la ville particulièrement agréable à vivre. En effet, les obligations découlant de la loi Malraux nous ont conduits à rénover l'ensemble des sites patrimoniaux qui rentrent dans son champ d'application. Malheureusement, plusieurs n'ont pas encore été rénovés, ce qui est fort regrettable.
Je l'explique par les difficultés de restauration qui existent pour certains biens. En effet, si l'État est chargé des travaux concernant la cathédrale, ce sont les particuliers qui assument la plus grosse part de l'entretien du patrimoine local. De notre côté, nous aidons au financement des ravalements de façade en centre-ville en prenant 30% des dépenses à notre charge. Cet accompagnement est totalement justifié par l'intérêt que représente le centre-ville dans le tourisme local.
Par ailleurs, nous avons lancé un projet d'envergure : « le boulevard de la culture ». Il s'agit de mettre en place une voie comprenant un cinéma, un théâtre et une médiathèque. Cette dernière a une surface de 5 000 m² et a été installée dans le bâtiment historique de l'ancienne poste. Cet édifice est particulièrement impressionnant, à tel point que certains touristes ont pu penser qu'il s'agissait de la cathédrale.
Reste le problème de la rénovation des églises. L'État nous apporte parfois son soutien, mais il s'avère insuffisant au regard de l'ampleur des besoins. Avec le niveau de financement qu'il nous apporte, nous sommes cantonnés à des travaux de mise aux normes.
Selon moi, l'administration des Architectes des Bâtiments de France est particulièrement nécessaire, elle permet d'éviter des dérives qui seraient inévitables sans son intervention. À titre personnel, il m'arrive d'ailleurs souvent de me réfugier derrière elle pour refuser des projets. Pour autant, j'appelle à ce qu'elle soit plus encline à adapter les règles pour permettre la finalisation de projets ambitieux. Sans cela, son rôle risque de freiner des projets d'intérêt général. Je citerai, à titre d'exemples, l'aménagement du parvis de la cathédrale ou l'aménagement urbain mené à Saint-Martin-en-Val.
Si le patrimoine est une source d'attractivité indéniable en termes de qualité de vie, il peut également l'être au niveau des visites touristiques. Or, nous devons nous poser la question de leur qualité. En effet, suite à la jurisprudence Saintes-Maries-de-la-Mer, nous avons été dessaisis de la compétence relatives aux guides touristiques. Dans cette nouvelle organisation, il faut que l'État agisse pour fixer un cadre permettant de garantir des guides de qualité. À ce jour, les niveaux de qualité s'avèrent très variables dans ce marché déréglementé.
Dans le même ordre d'idées, il faudrait être capable d'assouplir notre lecture du principe de précaution. Par exemple, les horaires de visite pour les tours de la cathédrale ont été resserrés pour éviter certains risques. Selon moi, ces limitations sont excessives.
Je terminerai par l'évocation de notre initiative touristique permettant aux touristes de découvrir Chartres le soir. À ce jour, plus d'un million de visiteurs en ont bénéficié. Ce type de projet participe grandement à l'attrait de notre ville.