Intervention de Olivier Cadic

Réunion du 24 juillet 2019 à 14h30
Exploitation des réseaux radioélectriques mobiles — Vote sur l'ensemble

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, je me réjouis que le Gouvernement ait persisté en nous proposant cette proposition de loi concernant la 5G qui vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France.

Je suis aussi heureux que le Parlement se soit mis d’accord pour adopter ce texte au plus vite.

La 5G constitue un saut technologique. Elle favorisera l’émergence de grands acteurs. Il importe de veiller à ce que ces derniers soient européens. Nous devons bien évidemment soutenir Ericsson et Nokia.

Pourquoi parler d’intérêts de sécurité nationale ? Depuis 1981, il n’y a plus de déclaration de guerre. Or nous sommes aujourd’hui en état de cyberguerre.

La Chine, « État socialiste de dictature démocratique populaire », comme elle se définit elle-même, a créé un cybermur pour imposer un contrôle social à sa population, en combinant réseaux sociaux, caméras à reconnaissance faciale et intelligence artificielle. Elle utilise les capacités de la 5G pour assoir son régime totalitaire – totalitaire selon nos critères, bien évidemment.

Ce pays s’appuie sur le constructeur Huawei pour collecter un maximum de données sur les Européens. Que peut-on faire avec des données collectées ?

Un cas d’école m’a été exposé à Boston, la semaine dernière, par deux experts de la cybersécurité du MIT et de Harvard. Ils ont recoupé des données médicales anonymisées – dossiers d’hospitalisations, consultations médicales… – des employés de l’État du Massachusetts avec les listes électorales.

En connaissant seulement le code postal, le sexe et la date de naissance, ils ont pu identifier 85 % des personnes figurant dans la base qui comportait aussi, par exemple, des données personnelles du gouverneur de l’État. Il faut absolument, en priorité et en urgence, interrompre la collecte de données de masse, en particulier à destination de la Chine, car nous ne sommes pas en capacité de contrôler ce que ce pays en fait sur son territoire.

Enfin, il est nécessaire de rendre l’Europe étanche aux constructeurs chinois, comme eux nous interdisent leur cyberespace. Ce sera l’étape suivante à laquelle le Gouvernement, je l’espère, s’attaquera dès la rentrée.

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