Vous connaissez la teneur de nos réunions interministérielles, mais je suis loyal et n'en dirai pas plus...
Le Brexit est une opportunité très importante. Nous avons gagné la bataille de la finance grâce à l'action de M. Christian Noyer, ancien gouverneur de la Banque de France. J'ai confié une mission à M. Christophe Gégout, ancien directeur financier du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), et à Albin Serviant, Français revenu de Londres, figure de la communauté technologique, sur la manière de « gagner » le Brexit. Avec le Brexit, il sera difficile, pour un chercheur polonais, de rester travailler à Cambridge. Nous voulons créer un processus spécifique de visas pour attirer les talents dans le secteur des technologies.
La régulation est l'un des trois piliers de ma feuille de route. Nous devons réussir cette régulation et réviser régulièrement le rôle du régulateur, même si je ne sais pas à quoi cela va ressembler. La proposition de loi Avia pose les premières bases. Le web a trente ans, mais l'accélération ces dix, et surtout cinq dernières années a été extrêmement forte.
La question du démantèlement se pose légitimement aux États-Unis et en Europe. Dans The Curse of Bigness, le professeur Tim Wu plaide pour le démantèlement, considérant les GAFA comme les nouvelles Standard Oil. L'enquête durera cinq à dix ans, et ne règlera pas tous les problèmes. Même si Facebook était divisé en dix entités, il resterait 240 millions d'utilisateurs dans chaque entité...
Le programme de la liste Renaissance a inspiré la Commission européenne. Les GAFA, acteurs systémiques, doivent se voir appliquer une régulation systémique. Il ne faut pas un même régulateur pour Facebook et Alstom ! Il doit exister une régulation et une législation systémiques et un régulateur spécifique.
Nous voulons des mesures conservatoires pour interdire les « killer acquisitions », comme celles d'Instagram et WhatsApp par Facebook.