S'agissant du cadre de la sanction infligée à Google, je tiens à préciser qu'elle a été décidée en application du RGPD mais en dehors de la procédure dite du « guichet unique », puisque Google ne disposait pas d'établissement dans l'Union européenne à l'époque de l'action -l'établissement en Irlande n'ayant pas, selon la formation restreinte, de pouvoir d'action sur les traitements de données personnelles. Cette question de compétence a fait l'objet de nombreuses discussions et c'est d'ailleurs l'un des arguments portés par Google dans le cadre de son recours auprès du Conseil d'État.
Nos enquêtes se sont concentrées sur les conditions générales d'utilisation et la politique de confidentialité et nous avons considéré que le consentement ne pouvait pas être valablement recueilli dans ce contexte. Les personnes étaient également insuffisamment ou mal informées, notamment sur les durées de conservation, par conséquent leur consentement n'était pas éclairé.
Au vu de l'ampleur des données traitées, plusieurs millions par minute, l'enjeu en matière de vie privée est essentiel. De ce fait, la formation restreinte de la CNIL s'est prononcée en faveur d'une sanction de 50 millions d'euros, rendue publique.
Je précise que nous avions été saisis par des plaintes collectives portées par les associations La Quadrature du Net, qui rassemblait les réclamations de plus de 10 000 personnes, et None Of Your Business, associations créée par Max Schrems.