Nous connaissons tous les activités de Microsoft, du moteur de recherche au cloud en passant par les logiciels de bureautique, la messagerie électronique... C'est pourquoi je vous invite avant tout à répondre aux questions que nous avons à vous poser.
Je commencerai par deux questions relatives aux données. Le Cloud Act permet aux autorités américaines d'accéder aux données que vous stockez, quel que soit le lieu de stockage ce qui inquiète légitimement les pouvoirs publics français puisque tant les données personnelles que les données stratégiques des entreprises peuvent ainsi être pillées. Or, de grands groupes vous confient leurs données, en utilisant vos solutions de cloud, à l'image de la SNCF, ou nouent des partenariats commerciaux avec vous comme Thalès ou Qwant.
Pouvez-vous nous assurer que Microsoft ou ses filiales ne permettent pas - et ne permettront pas - aux autorités américaines de prendre connaissance des données de nos concitoyens et de nos entreprises ? Comment comptez-vous concilier ces obligations avec les règles européennes protégeant les données personnelles, avec le RGPD ?
Microsoft a récemment changé de discours sur la protection de la vie privée en faisant de ce sujet un de ses axes stratégiques. Une autorité locale allemande vient pourtant de constater une infraction au RGPD la semaine dernière puisque l'utilisation du logiciel bureautique Microsoft Office 365 dans les écoles du Land de Hesse a été déclarée illégale au regard de la loi sur la protection des données. Les données personnelles des enfants seraient stockées dans le cloud de Microsoft de façon peu transparente et peu accessible aux autorités américaines. Devons-nous croire les paroles ou les actes ? Cette question est très importante, car Microsoft est également prestataire pour le ministère de l'Éducation nationale en France.