C'est ce que j'allais dire. Comme élu rural des Alpes-de-Haute-Provence, j'y suis attaché ! La question de la dématérialisation de la propagande électorale reviendra en revanche à l'ordre du jour... N'oublions pas la rupture numérique, de plus en plus réduite, mais qui existe.
Un mot sur votre question sur l'utilisation des algorithmes. Une expérience a été menée par la gendarmerie au moyen d'un algorithme d'intelligence artificielle pour avancer dans la connaissance du phénomène délictuel. Depuis le XIXe siècle, des travaux ont été menés en matière de criminologie prédictive - je songe à ceux des époux Glueck - qui visaient à définir une sorte de prédestination au comportement délictuel. Des études ont plus récemment montré que les heures propices aux actes criminels n'étaient pas les mêmes en Haute-Savoie, à Marseille ou à Paris. L'intelligence artificielle travaille à partir des infractions ciblées, sans utiliser les données personnelles, mais en traitant des informations de masse et en procédant à des recoupements territoriaux. Il ne s'agit pas de prédire l'avenir, mais ce type d'expérience préfigure ce que pourrait être la police ou la gendarmerie de demain, pour gagner en efficacité. Même chose pour la sécurité routière : en identifiant des paramètres tels que les aléas météorologiques ou les heures auxquels les actes délictueux sont plus fréquents, on pourrait ajuster la présence préventive des patrouilles sur le terrain.
Les risques de détournement des outils numériques existent. Il ne faut pas en avoir peur ni, à l'inverse, être trop candide : nos partenaires n'appliquent pas forcément les mêmes limites que nous, et nos adversaires, lorsqu'ils soutiennent la cybercriminalité, n'ont aucune limite... N'ayons pas de ces pudeurs de gazelle qui empêcheraient même d'aborder le sujet. Nous pouvons en parler ! La décision, elle, revient au Parlement. Mais il est clair que nous avons besoin de dispositifs de contrôle, d'arbitres et de juges extérieurs, afin de garantir le meilleur usage de ces outils.