Vous avez la responsabilité d'un ministère régalien essentiel pour la souveraineté numérique. La revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 fait de notre souveraineté numérique un enjeu prioritaire et la revue stratégique de cyberdéfense de février 2018 définit la souveraineté numérique comme « la capacité de la France, d'une part, d'agir de manière souveraine dans l'espace numérique, en y conservant une capacité autonome d'appréciation, de décision et d'action, et, d'autre part, de préserver les composantes les plus traditionnelles de sa souveraineté vis-à-vis de menaces nouvelles tirant partie de la numérisation croissante de la société ».
Un pays ne peut être souverain s'il ne parvient pas à contrôler les activités numériques qui affectent son territoire et s'il ne dispose pas des technologies clés et des infrastructures critiques. Un pays ne peut pas non plus être souverain sans les armes lui permettant de garantir son autonomie et la maîtrise des théâtres opérationnels affectés par de nouvelles menaces numériques. Avons-nous aujourd'hui tous les moyens de nos ambitions dans tous ces domaines ?
Le 18 janvier 2019, notre pays s'est doté d'une doctrine militaire de lutte informatique offensive (LIO). La capacité à se protéger contre les attaques informatiques, à les détecter, à en identifier les auteurs est l'un des éléments clefs de notre souveraineté, mais elle ne pouvait se suffire à elle-même. N'avons-nous pas tardé à nous doter d'une capacité de riposter ? Nous sommes-nous donné la possibilité d'être suffisamment offensifs pour être dissuasifs ?