Intervention de Franck Montaugé

Commission d'enquête Souveraineté numérique — Réunion du 3 septembre 2019 à 16h15
Audition de Mm. Julien Groues directeur général et stéphan hadinger directeur technique pour amazon web services

Photo de Franck MontaugéFranck Montaugé, président :

Nous connaissons tous les activités d'Amazon, du site de vente en ligne à la place de marché et la logistique en passant par le Cloud, la distribution physique, les assistants vocaux, la maison connectée, la musique, le cinéma, le textile, la reconnaissance faciale, le micro-travail avec Amazon Mechanical Turk ... et même le développement de lanceurs spatiaux, même si cette activité est portée par une entreprise bien distincte d'Amazon. C'est pourquoi je vous invite avant tout à répondre aux questions que nous avons à vous poser ! Je commencerai par deux questions relatives aux données.

Le Cloud Act permet aux autorités américaines de disposer des données que vous stockez, quel que soit le lieu de stockage. Cela inquiète légitimement les pouvoirs publics français, car sont concernées tant les données personnelles que les données stratégiques des entreprises, qui peuvent ainsi être pillées. Or de nombreuses entreprises françaises vous confient leurs données en utilisant vos solutions de cloud.

Pouvez-vous nous assurer qu'Amazon, ou ses filiales, ne permet pas et ne permettra pas aux autorités américaines de prendre connaissance des données de nos concitoyens et de nos entreprises ? Comment comptez-vous concilier ces obligations avec les règles européennes protégeant les données personnelles, le RGPD ?

Par ailleurs, en avril dernier, la presse a rendu public le fait qu'Amazon collecte, à travers l'assistant Alexa, les conversations de ses utilisateurs à leur insu. Surtout, les données enregistrées sont transmises à des centres d'écoute où des humains les analysent, afin d'améliorer les performances de reconnaissance vocale. Certains employés de ces centres auraient confié avoir été témoins de moments intimes, criminels, voire des deux. Or cette information n'a jamais été clairement communiquée aux consommateurs et on peut légitimement penser que nombre de ceux-ci n'auraient pas acheté votre enceinte connectée s'ils avaient su qu'ils pouvaient être écoutés par des humains.

Cet été, une autorité allemande de protection des données a ordonné à Google de mettre un terme à cette pratique. Dans la foulée, Apple a annoncé une suspension temporaire de cette pratique, le temps de permettre à ses clients de choisir d'y participer ou non. Quid d'Amazon ? Pourquoi ne pas avoir été plus clair avec les utilisateurs ? Plus généralement, quelle est votre politique de protection des données à caractère personnel ?

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