Je continuerai sur les batteries. Effectivement, sur le segment des cellules, quel que soit le domaine, les usines seront certainement les mêmes, puisque la technologie du lithium est une technologie dite de massification. Il n'y aura pas de séparation avec, d'un côté, la mobilité, qui est beaucoup plus importante en matière de volume, et, de l'autre, le stationnaire. Ce qui est important selon moi, c'est que la batterie va être le trait d'union entre ces deux applications. Les études que nous pouvons faire montrent que, en basculant dans un monde certes électrique, mais aussi de vehicles-to-grid, la batterie sur roue que serait le véhicule électrique pourrait faire une partie du travail.
En fait, nous pouvons accompagner assez vite et assez longtemps le déploiement des énergies renouvelables. Dès lors, si des taux très importants étaient atteints et avec des besoins de stockage saisonniers, il faudrait faire appel à d'autres sources. C'est important d'avoir une vision des différents domaines, mais aussi de voir que ces domaines vont se rejoindre.
Au-delà, je peux même peut-être confirmer que les projets européens aujourd'hui sont confrontés à l'opportunité technologique que je vous présentais tout à l'heure. Ils ne vont pas forcément engager une lutte sur le segment du lithium-ion, déjà développé et amorti en Asie, mais plutôt sur celui du lithium tout solide, qui présente deux avantages : la stabilité et la sécurité. En faisant cela, nous ouvrons la voie à de nouveaux matériaux qui vont pouvoir apporter plus d'autonomie encore, et donc des performances plus importantes pour les batteries. C'est bien dans cette nouvelle voie technologique que vont se lancer les industriels européens. Il est fondamental de l'encadrer par l'analyse du cycle de vie.
Au niveau national, le Comité national des mines et matériaux réfléchit sur les capacités en matière de recyclage et lance un avertissement. Il sera certainement vite nécessaire de multiplier par trois les capacités de recyclage de la technologie lithium si nous voulons accompagner la croissance, essentiellement dirigée par les besoins en matière de mobilité. Le recyclage sera un vrai sujet.
Nous avons parlé de la dépendance vis-à-vis des matériaux. Le lithium est un sujet mais le cobalt en est un bien plus important encore, même si nous pensons que d'ici dix ans, nous nous affranchirons du cobalt dans les matériaux des cathodes.
En comparaison avec le photovoltaïque, je pense moi aussi qu'il ne faut pas s'engager dans la production des produits dont l'Asie nous inonde. Nous sommes plutôt face à un phénomène de rupture technologique. Pour corriger, un gigawatt coûte en fait, aujourd'hui, 200 millions d'euros d'investissement, bâtiment inclus. Nous avons fait le chiffrage avec nos partenaires industriels.