Intervention de Bernard Tardieu

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 4 juillet 2019 à 9h15
Audition sous forme de table ronde ouverte à la presse sur les tendances de la recherche sur l'énergie : les énergies renouvelables

Bernard Tardieu, membre de l'Académie des technologies :

Pour la première question, l'arrêt du charbon est assez symbolique puisque de toute façon, les centrales correspondantes ne fonctionnaient que quelques heures par an. Investir pour passer du charbon au bois peut sembler relever un peu du symbole. À l'Académie des technologies, nous pensons que, politiquement, les symboles comptent. C'est à vous, Mesdames et Messieurs les parlementaires, qu'il appartient de choisir.

S'agissant du nucléaire, nous avons l'énorme chance en France que notre production d'énergie nucléaire a été conçue pour être facilement modulable. Nous pouvons faire du suivi de charge avec le nucléaire français, ce qui n'est pas le cas du nucléaire allemand, y compris dans la journée. Nous pouvons rapidement faire monter une centrale nucléaire en puissance, puis la réduire. Évidemment, cela la fatigue un peu, et évidemment, cela a un coût pour EDF, mais la disponibilité du nucléaire est grande. Avec la combinaison du nucléaire et de l'hydraulique, nous avons vraiment une très grande capacité de modulation et de suivi de charge.

La question que vous posez sur la stabilité des réseaux en fréquence et en tension n'est pas du tout naïve. Elle est même très importante. Le fait d'avoir de l'hydraulique est une chance, parce que cette forme d'énergie mobilise des grosses machines. Il se trouve que les progrès de l'électronique de puissance permettent maintenant, dans certains cas, à l'exception des machines de très forte puissance, de simuler l'équivalent de ce que ferait une machine tournante à inertie lourde. Avec un panneau photovoltaïque, on produit du courant continu, qui n'est absolument pas adaptable en fonction de la demande, mais les progrès sont importants, grâce aux chercheurs. Je veux dire par là qu'il faut à la fois être très prudents dans la transition et ne pas dramatiser l'avenir.

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