Intervention de Jean-Yves Roux

Réunion du 24 septembre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Fermeture des urgences

Photo de Jean-Yves RouxJean-Yves Roux :

Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

L’été est terminé et le bulletin de santé des services d’urgence est très inquiétant. Les faits sont là, abrupts. Dans nos départements, les plus ruraux en tête, ce sont des organes vitaux et structurants des territoires qui lâchent les uns après les autres.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, mais la situation est similaire aux quatre coins de la France et des territoires d’outre-mer, l’organe vital des urgences de Sisteron est touché de plein fouet. Les urgences de nuit ont été suspendues cet été et n’ont pas rouvert depuis. Trois postes et demi manquent à l’appel. L’organe vital des urgences de Digne-les-Bains vient d’être touché à son tour. L’hôpital, qui assure 20 000 urgences par an, alors qu’un tel service est viable avec 12 000 patients, s’apprête à perdre quatre postes. Mêmes maux, mêmes constats pour l’organe des urgences de Manosque. Mes chers collègues, vous connaissez tous la chanson !

Or les médicaments et pratiques réanimatoires mobilisés ne produisent pas les effets escomptés. Je pense au recours massif aux sapeurs-pompiers et à la mutualisation des SAMU. Chacun sait, ici sur ces travées, que ce ne sont pas des solutions durables, humainement, écologiquement et financièrement.

Alors oui, des recrutements sont prévus, mais les candidats ne se bousculent pas. Car comment les hôpitaux peuvent-ils rivaliser avec des structures privées qui s’arrêtent la nuit et sélectionnent les pathologies ? Comment rivaliser quand les services de biologie ou les plateaux techniques ne sont pas sur place ? Comment rivaliser avec des salaires faramineux en intérim de plus de 1 200 euros par jour qui flattent les comportements mercenaires ?

Des mesures structurelles ont été prises. Mais, comme toute mesure structurelle, cela prendra du temps. Or du temps, nous n’en avons pas, parce qu’il s’agit de la vie et de la santé de nos administrés, mais aussi de la survie de nos territoires.

Nous sommes tous des élus engagés au quotidien pour notre développement local, le numérique, les formations, le désenclavement, la lutte contre le réchauffement climatique. Comment pourrions-nous accepter que tout notre travail soit balayé d’un trait faute de médecins dans nos services d’urgence ?

Madame la ministre, ma question est une proposition, car chaque territoire porte en lui ses solutions : quand organiserez-vous des Grenelles des urgences dans tous les départements ? Dans les Alpes-de-Haute-Provence, nous y sommes prêts maintenant !

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