Intervention de Daniel Laurent

Réunion du 24 septembre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Zones de non-traitement

Photo de Daniel LaurentDaniel Laurent :

Ma question porte sur les zones de non-traitement, ou ZNT.

Comme le dit notre président Gérard Larcher, les maires sont à portée d’engueulade. Alors, pour peu qu’ils soient agriculteurs, c’est la double peine !

Les agriculteurs sont les nouveaux boucs émissaires. Un suicide tous les deux jours, ce n’est plus tolérable ! La profession n’a pas attendu pour travailler à l’élaboration de chartes d’utilisation des produits phytosanitaires à proximité des habitations ou s’organiser dans une démarche de responsabilité environnementale. Les agriculteurs connaissent les produits qu’ils utilisent ; ils ne vont pas traiter les jours où les enfants sont présents dans les écoles ou le dimanche à midi lorsque les familles déjeunent sur la terrasse. Ce sont des règles de bon sens.

La mise en place de zones de non-traitement doit nous interpeller sur le principe même. Un produit dangereux à 3 mètres le sera tout autant à 10 ou à 150. Est-ce la distance ou la dangerosité du produit la source du problème ?

La réduction de l’utilisation et la sortie des pesticides sont des enjeux environnementaux, économiques et sociaux importants pour l’avenir. Mais qui autorise la mise sur le marché ? Ce ne sont pas les agriculteurs ! Que l’on propose enfin des produits de substitution avec une innocuité avérée et une harmonisation européenne !

Les ZNT concernent à la fois l’agriculture conventionnelle et biologique. Je constate certaines incohérences. Comment atteindre les objectifs de surfaces agricoles en agriculture biologique si l’on supprime la possibilité d’utiliser les produits homologués bio tels que le cuivre, par exemple ?

M. le ministre de l’agriculture l’a justement indiqué : des ZNT à plus de 100 mètres, c’est notre autonomie alimentaire qui serait mise à mal, avec plus de 20 % de surface agricole amputés et l’obligation de se fournir sur le marché mondial, avec des garanties sanitaires et environnementales moindres.

Vous avez engagé une consultation. Gageons que le dialogue et la concertation dans nos territoires l’emporteront. Monsieur le Premier ministre, nous attendons votre réponse.

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