Vous avez évoqué les disparités entre les territoires. Je veux ici témoigner de la situation du département de l'Aisne, que je représente et dont je suis originaire. La situation de la psychiatrie y est particulièrement alarmante. La situation économique, sociale et culturelle du département génère une demande très forte. Les délais d'attente sont longs et le service de psychiatrie du département a du mal à apporter des réponses.
Deux établissements de l'Aisne traitent de psychiatrie, un hôpital de santé mentale, Prémontré, et un service à l'hôpital de Saint-Quentin.
Un service d'addictologie a été fermé, d'abord temporairement, puis définitivement, à Prémontré, au début de l'été. Par ailleurs, il n'existe pas dans l'Aisne de structure dédiée aux adolescents, alors que notre département affiche malheureusement les taux les plus élevés de suicides chez les 12-16 ans.
En pédopsychiatrie, on avait noté il y a quelques années l'absence de formation. Certaines facultés n'offraient même pas de cours en la matière. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Par ailleurs, quelle est la place des hôpitaux dans le dispositif que vous évoquez en matière de prise en charge ? Quel est leur rôle par rapport aux CMP ?
L'accueil familial thérapeutique, les résidences associatives communautaires (RAC) représentent-elles une voie d'avenir en matière de prise en charge ?
Quel regard portez-vous sur les pratiques de contention et d'isolement, qui n'ont pas été évoquées, et qui alimentent quelquefois la polémique ?
Je partage enfin l'opinion qui est la vôtre sur l'intérêt que peut représenter la télémédecine en matière de psychiatrie.
Enfin, l'Académie de médecine - qui se fait souvent remarquer, en bien ou en mal -, a déclaré récemment qu'il fallait se donner l'ambition de guérir les maladies mentales. Cela peut-il être le cas ?