Je suis élue du département du Pas-de-Calais. Vous avez évoqué la question de la Belgique. Je pense qu'on marche sur la tête ! Il n'est pas rare que je rencontre des personnes dont l'enfant va tous les jours en Belgique dans une école spécialisée, à une centaine de kilomètres, en taxi ! Cela représente un coût énorme pour la sécurité sociale. Ce n'est pas la faute des familles qui n'ont évidemment pas d'autre choix, puisqu'il n'y a pas de place dans notre pays.
La France devrait être capable d'accueillir ses enfants. C'est très difficile pour l'enfant et la famille. N'aurions-nous pas intérêt à créer une enveloppe spéciale pour faire revenir ceux et celles qui le souhaitent, en leur proposant bien évidemment un accompagnement ? Quand un enfant est dans ce type de structure depuis plusieurs années, on ne peut en effet le faire revenir sans suivi.
Par ailleurs, dans certaines prisons, il faut parfois attendre un rendez-vous en psychiatrie plus d'une année. Dans l'établissement que j'ai visité, des adolescents de treize ans ou quatorze ans sont déjà passés à l'acte faute de prévention, alors même qu'ils avaient été signalés. Leur place n'est d'ailleurs pas en prison, mais dans des structures psychiatriques.
Enfin, selon le rapport de Mmes Fiat et Wonner, il existe en Italie, dans chaque grand quartier, comme à Trieste, des centres ouverts 24 heures sur 24, avec des personnels en nombre et des équipes mobiles qui se déplacent lorsqu'elles sont alertées par la famille. Ne pourrait-on préconiser cette solution en France ?