Monsieur le sénateur Yannick Botrel, mise à part votre question, à laquelle je vais répondre, je partage à 100 % vos propos sur ce point absolument essentiel.
La France n’est pas aujourd’hui à la hauteur de l’enjeu des exportations dans le domaine agroalimentaire, contrairement à ses concurrents ou à ses amis. Il suffit de se rendre au Salon international de l’alimentation, le SIAL, qui se tient à Paris tous les deux ans, ou bien à la manifestation équivalente qui a lieu en Chine et que j’ai visitée, pour constater qu’ailleurs on chasse en meute tandis que nous restons, pour notre part, chacun dans notre coin.
Ailleurs, on expose un véritable « porte-avion » de son territoire ! Il suffit de voir, au SIAL de Paris, les stands de l’Italie ou des pays d’Amérique du Sud : ce sont des pays et des zones entières qui vont à la conquête des marchés. Pour la France, ce sont des PME ou des ETI qui exposent chacune de son côté. Cela ne peut pas fonctionner ainsi !
Malgré cela, les exportations dans le secteur agroalimentaire ont augmenté de 34 % lors des deux ou trois dernières années. Tout simplement parce que nous avons des entreprises d’excellence !
Si nous parvenions à mettre en place une véritable stratégie, nous serions bien meilleurs. Cette stratégie est celle que nous appelons, vous et moi, de nos vœux. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place avec l’Association nationale des industries alimentaires, l’ANIA, des groupes de travail.
Par ailleurs, je préside le groupe de travail « Agriculture et agroalimentaire » du pacte productif 2025 pour le plein emploi. Nous devons être capables, au niveau central, d’aider les PME qui veulent exporter, car elles ne peuvent pas le faire seules. Business France fait un gros travail en la matière, mais il n’est pas forcément à la hauteur de l’enjeu qu’est la conquête de marchés à l’étranger.
Je suis presque entièrement d’accord avec vos propositions, monsieur le sénateur. Nous devons aller plus loin, en mettant en place des aides à l’export et en nous appuyant sur nos postes diplomatiques. Nous disons à l’ensemble de ces entreprises de s’adresser directement à l’ANIA ou au ministère, car nous pouvons les aider dans le cadre d’une stratégie nationale.