Monsieur le sénateur Pointereau, je partage votre volonté de faire en sorte que la France et l’Europe occupent la première place. Mais il est question, en l’occurrence, d’Euronext.
La France demeure le premier producteur et exportateur de céréales en Europe. Notre avance est-elle toujours aussi importante ? Non ! Nous avons eu la chance d’avoir un excédent en 2018, en partie pour des raisons conjoncturelles liées aux pays arabes et au Maghreb, ce qui a représenté 1, 5 milliard d’euros de balance supplémentaire. La situation est différente si l’on considère la courbe dans son ensemble.
Notre production est exportée à hauteur de 60 %, ce qui n’est pas la meilleure solution si l’on se réfère au marché de Chicago.
Aujourd’hui, nous travaillons sur le marché de la mer Noire. Je pense que le marché européen, ajouté à celui de la mer Noire, représente plus que les transactions qui se font à Chicago ; vous avez raison sur ce point. Chicago s’intéresse aux volumes, tandis que nous nous préoccupons davantage des prix.
La stratégie française, en concertation avec les filières, consiste à travailler davantage sur l’aspect européen et sur Euronext. Nous n’avons pas à rougir de ce que nous faisons. Nous ne sommes pas dans la dépendance commerciale vis-à-vis de Chicago et des pays d’outre-Atlantique. Nous pouvons être compétitifs !
Vous avez évoqué à plusieurs reprises, les uns et les autres, les boulets aux pieds, les normes et les difficultés que nous avons. Je ne les mésestime pas, mais sur ce marché des céréales notre pays demeure le premier exportateur en Europe.
Si nous mettons davantage en avant le travail réalisé au niveau d’Euronext entre la France, l’Europe et la mer Noire, nous pourrons être en haut de l’échelle pour de nombreuses années encore.