Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 1er octobre 2019 à 14h30
Régression de la place de l'agriculture française sur les marchés internationaux — Débat interactif

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur le sénateur, ce que vous dites est très important par rapport à la construction européenne que nous voulons. Vous le voyez, tout n’est pas si simple. Pour certaines décisions prises à l’échelle européenne, certains États membres demandent des dérogations, quand nous en voudrions d’autres.

Sur le diméthoate, la décision avait été prise par un gouvernement précédent. Nous avons invoqué la clause de sauvegarde sanitaire, et il n’y a aujourd’hui aucune distorsion de concurrence : aucune cerise traitée par ce produit n’entre sur le marché français, c’est absolument certain !

Il faut veiller à ne pas tomber dans le complotisme… Notre pays est tout de même celui des Lumières !

Je l’ai dit à l’ensemble des filières : si l’on voit dans une grande surface qu’un fruit a été traité par ce produit, il faut le signaler immédiatement à la DGCCRF, qui réalise 6 000 contrôles par an. Vous avez d’ailleurs pu l’observer dernièrement, quelques amendes ont été infligées.

Je n’accepte pas que l’on dise que des cerises traitées au diméthoate sont entrées dans notre pays. Ou alors il faut dire où et quand !

Je réponds quant à moi qu’une parole a été donnée au niveau de l’Union européenne, que la clause de sauvegarde sanitaire a été invoquée par la France et qu’aucune cerise traitée au diméthoate n’est arrivée en France depuis lors. On peut d’ailleurs le regretter, ou pas.

Vous le voyez, il peut y avoir une ambivalence entre la demande de la société en faveur d’une diminution constante des pesticides et des intrants, et l’aspiration des agriculteurs. Il faut trouver un équilibre.

La carotte de Créances était l’un des premiers sujets que j’ai dû traiter lorsque j’ai pris mes fonctions. Il n’est pas simple non plus ! Je suis allé voir les producteurs : ils savaient depuis déjà trois ou quatre ans qu’ils devaient changer leurs pratiques, ce qu’ils n’ont pas fait entièrement, voire pas du tout. Puis est arrivée la date butoir. Peut-être des élus de ce secteur sont-ils présents ?…

On a, je le crois, trouvé maintenant la bonne solution. Ce qui a été fait n’est pas du tout déloyal, c’est simplement une autre pratique.

Enfin, sur cette question, la France demande à l’Union européenne qu’il n’y ait plus aucune possibilité de dérogation pour les États membres. Car c’est ainsi que se fait l’équilibre ! Nous en avons fait officiellement la demande, et je pense que nous allons gagner, parce que plusieurs pays, notamment ceux du Nord, suivent la même orientation que nous.

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