Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 2 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Malaise persistant chez les sapeurs-pompiers

Christophe Castaner  :

Monsieur le sénateur, vous avez raison : il existe un malaise palpable, réel chez nos sapeurs-pompiers, compte tenu d’un certain nombre de dysfonctionnements cumulés, notamment celui que vous évoquez, la sursollicitation liée aux interventions dans le cadre du service des urgences.

Ainsi, 84 % de leur activité est mobilisée dans ce cadre-là : les sapeurs-pompiers ont donc trop souvent le sentiment d’être appelés pour accomplir des missions qui ne relèvent pas de leur savoir-faire et de leur formation, ce en quoi ils ont raison.

C’est pourquoi la ministre de la santé et moi-même travaillons à élaborer des propositions concrètes d’ici à la fin de l’année pour aller vers des plateformes communes de gestion des appels – c’est pour ne fâcher personne que je ne donne volontairement aucun numéro de téléphone.

Certains départements, je pense à la Haute-Loire ou à la Loire, nous ont montré l’exemple en fusionnant leurs plateformes pour avancer dans le même sens et avoir une cohérence d’ensemble de la gestion des appels.

Vous m’interrogez également sur certaines mesures nécessaires, prises à court terme.

Lors du congrès de Vannes, j’ai pu en évoquer quelques-unes sur lesquelles la ministre de la santé et moi-même sommes convenus d’avancer : par exemple, la création de postes de coordinateurs ambulanciers pour limiter les carences en ambulances, aujourd’hui compensées par les sapeurs-pompiers, l’amélioration de la coordination entre agences régionales de santé – les ARS – et services départementaux d’incendie et de secours – les SDIS –, avec des emplois dédiés et des missions confiées en particulier aux directeurs d’ARS pour fluidifier le système, ou encore des mesures pour limiter le temps d’attente aux urgences. Autant de sujets qui sont particulièrement importants.

Quant à l’arrêt Matzak et à ses effets, qui opposent d’ailleurs sapeurs-pompiers professionnels et volontaires – il ne faut pas négliger cette dimension –, j’ai pris l’engagement qu’il n’y aurait pas de conséquences négatives sur notre modèle du volontariat français.

Enfin, l’une des revendications importantes des sapeurs-pompiers porte sur la grille salariale et la prime de feu, mais vous comprendrez que je ne souhaite pas prendre la décision d’engager des dépenses qui relèvent des départements et des mairies sans leur accord. C’est pourquoi je réunirai le comité des financeurs des SDIS le 10 octobre prochain.

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