Intervention de Cédric O

Réunion du 2 octobre 2019 à 15h00
Intelligence artificielle — Débat organisé à la demande du groupe du rassemblement démocratique et social européen

Cédric O :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je tiens à remercier le groupe RDSE d’avoir pris l’initiative de ce débat, car le sujet de l’intelligence artificielle est décisif pour l’avenir de l’économie française en général. Il me semble très important que nous puissions en débattre au Parlement.

Je commencerai par partager avec vous quelques convictions, que j’aurai l’occasion de détailler par la suite.

Tout d’abord, vous l’avez dit, monsieur le sénateur, il faut constater que le paysage technologique mondial, particulièrement dans le secteur du numérique, est dominé par deux pays – les États-Unis et la Chine –, l’Europe en étant relativement absente.

Je commence par ce constat assez large, car il me paraît difficile de limiter le débat sur la souveraineté technologique de l’Europe au seul sujet de l’intelligence artificielle. Il convient de l’appréhender de manière globale, au niveau du numérique.

Nous le verrons très rapidement, des questions liées au calcul quantique vont se poser. Google a ainsi annoncé, la semaine dernière, avoir atteint la suprématie quantique. À côté de l’intelligence artificielle, un certain nombre de technologies clés font aujourd’hui l’objet d’une bataille technologique mondiale, dominée par les Américains et les Chinois.

La question qui se pose à nous est donc celle de la capacité de l’Europe à faire émerger des champions qui soient à la hauteur de Google ou de Facebook, dont je rappelle qu’ils ne sont pas des spécialistes de l’intelligence artificielle : au début, Google était un moteur de recherche et Facebook un réseau social. Mais l’économie mondiale est ainsi faite que ces groupes grossissent, se développent et dégagent des marges considérables leur permettant, ensuite, d’investir près de 40 milliards d’euros chaque année dans l’intelligence artificielle.

Le premier combat à mener ne concerne donc pas l’intelligence artificielle en tant que telle. Il s’agit de faire émerger en France et en Europe des entreprises de cette taille.

En matière d’intelligence artificielle, la France a une carte à jouer.

Je le rappelle régulièrement : j’ai eu l’occasion de rencontrer la plupart des responsables de l’intelligence artificielle de Google, Facebook, DeepMind, Apple et Amazon, et j’ai pu constater que, la plupart du temps, il s’agissait de chercheurs français.

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