Monsieur le sénateur, nous n’avons aucun intérêt à laisser entendre qu’un cauchemar s’annonce. L’intelligence artificielle permettra énormément de progrès, dans le domaine de la santé par exemple, à la fois pour personnaliser les soins et pour traiter plus efficacement. Elle permet ainsi de détecter plus facilement et plus en amont un certain nombre de cancers, notamment celui du sein.
Ne tombons pas dans le rejet absolu de l’intelligence artificielle ! Il y a des enjeux auxquels il faut veiller, mais aussi de très nombreuses opportunités, et nous devons faire en sorte d’être parmi ceux qui en profitent.
Vous avez cité un certain nombre de dérives de l’intelligence artificielle. Or nous n’en sommes qu’aux débuts de cette technologie. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de deepfakes en circulation, car cela nécessite une certaine maîtrise technologique. Il est vrai que des risques existent. Le premier défi qui s’impose à l’État, c’est d’avoir les compétences en interne pour traiter ces sujets. On a parlé des deepfakes ; on peut évoquer aussi le recrutement et le tri de candidatures par voie d’algorithmes… Les Français doivent avoir la garantie que nous sommes capables d’auditer les algorithmes et d’éviter ainsi les biais racistes ou genrés. C’est pourquoi, avec la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État, la Dinsic, nous travaillons en vue de recruter des data scientists – pardon pour l’anglicisme ! – et des personnes ayant le niveau de compétences pour procéder à ce type de vérifications. Il s’agit de profils rares et chers, et nous devons donc nous préparer à ces recrutements en amont.