Le projet que vous évoquez est au cœur de la volonté commune de Bruno Le Maire et de Peter Altmaier de travailler à la souveraineté européenne en faisant émerger un certain nombre de champions dans des domaines particulièrement stratégiques pour la souveraineté européenne comme l’intelligence artificielle. Vous avez cité, monsieur le sénateur, l’« Airbus de l’intelligence artificielle », évoqué par les deux ministres, mais on peut également penser au projet de cloud souverain ou au domaine du calcul quantique.
Les outils que vous évoquez – les projets importants d’intérêt européen commun – peuvent être extrêmement intéressants. Ils permettent d’aller au-delà d’un certain nombre de contraintes liées aux aides d’État. C’est ce qui a été fait pour les supercalculateurs et le plan Nano, lequel n’est pas sans lien d’ailleurs avec l’intelligence artificielle. En effet, comme je l’indiquais, il faut prendre en compte non seulement les logiciels, mais également les puces, qui sont un élément de la souveraineté.
Nous travaillons donc sur un certain nombre de sujets. Dans son programme de travail, la nouvelle Commission a placé sur le haut de la pile le dossier relatif à l’émergence de champions européens de l’intelligence artificielle. Nous sommes extrêmement engagés sur ces sujets, sur lesquels nous progresserons, je le pense, dans les années à venir.
Il est également important de favoriser la consolidation d’un certain nombre de start-up européennes. Ces entreprises sont souvent leaders sur leur marché domestique, mais il faut leur permettre d’atteindre le niveau de leurs concurrents américains ou chinois – les premiers sont déjà là, et les seconds arrivent. C’est la raison pour laquelle cette consolidation européenne est nécessaire, ce qui nécessitera peut-être d’assouplir certaines règles européennes relatives aux concentrations.