La première question à régler aujourd’hui – et cela fera partie, je pense, du programme de travail de la prochaine Commission –, avant même la régulation, est celle de la transparence.
Aujourd’hui, l’État, ou la puissance publique, n’est pas capable de dire pourquoi on voit telle information, comment ces informations sont hiérarchisées, et comment on décide de montrer telle information à telle personne. C’est une boîte noire, même si nous avons fait quelques progrès.
La première chose à faire, c’est d’obliger ces entreprises à nous dire comment elles traitent l’information, afin que nous, ou des organismes de contrôle d’ailleurs, puissions voir si cela pose problème. Si ces entreprises se politisaient et décidaient de soutenir quelqu’un, nous ne le saurions même pas, puisque je ne vois pas la même chose que vous sur mon fil d’actualité.
La question de la transparence est la mère de toutes les batailles.
D’abord, il faut comprendre ce qui se passe pour chaque personne et pour chaque profil.
Ensuite se pose la question de la régulation, qu’il ne faut d’ailleurs pas prendre uniquement dans le sens de l’information. La proposition de loi de la députée Laetitia Avia arrive au Sénat, et nous aurons l’occasion de débattre des contenus haineux. Le Gouvernement propose un certain nombre de mécanismes pour imposer des obligations aux plateformes et vérifier qu’elles les respectent.
La question de l’information est encore plus sensible, puisque la liberté de la presse impose certains cadres. Nous devons avoir un débat de société sur ce sujet.
Pour conclure, tout ce que nous avons pu lire sur la manipulation de l’information montre que le nœud du problème se situe dans la capacité à former nos jeunes et nos moins jeunes à l’esprit critique. Nous devons traiter cette question extrêmement importante avec l’éducation nationale ; le Sénat ou l’Assemblée nationale pourrait également s’en saisir.