Intervention de Cédric O

Réunion du 2 octobre 2019 à 15h00
Intelligence artificielle — Débat interactif

Cédric O :

Il va de soi que, s’agissant d’une technologie aussi importante pour l’industrie et la souveraineté que l’intelligence artificielle, les applications de défense font partie des applications prioritaires.

La ministre des armées a eu l’occasion, il y a quelques mois, de présenter le projet de son ministère en matière d’intelligence artificielle. Cet effort est substantiel puisque, sur les 1, 5 milliard d’euros consacrés par l’État à ce domaine, 400 millions d’euros le sont par le ministère des armées.

Par exemple, 200 personnes se consacrent aujourd’hui spécifiquement à Rennes aux questions d’intelligence artificielle pour les armées. La feuille de route repose sur quatre principes que je ne ferai que citer : gouverner la donnée, travailler sur le cloud de défense qu’est le projet Artemis – c’est une question importante en termes de souveraineté –, concevoir des calculateurs convergés, et augmenter le travail commun entre privé et public.

J’ai travaillé sur le sujet avec Florence Parly, mais il est évident que nous devons faire encore des progrès, pour que les start-up de l’intelligence artificielle, souvent civiles ou duales, fondées par des chercheurs français soient davantage financées par des crédits de défense. Ceux-ci sont aujourd’hui fléchés selon des principes plus traditionnels, avec une grande part de subventions qui ne correspondent pas au modèle de développement de ces start-up.

Nous avons présenté, il y a quelques jours, le Next 40, c’est-à-dire les 40 pépites technologiques françaises dont on espère qu’elles pourraient devenir des licornes. Je ne crois pas qu’une seule d’entre elles ait été financée par le ministère de la défense. Cela est étonnant si l’on regarde les pratiques, par exemple, des États-Unis ou de la Chine.

Nous devons améliorer notre capacité à financer des innovations duales. On pouvait encore lire aujourd’hui dans un important quotidien économique français un article évoquant ce point. La ministre des armées est parfaitement consciente du problème, sur lequel nous pourrons, je le pense, progresser dans les mois qui viennent.

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