J’insiste sur ce que j’ai déjà dit : il ne faut pas présenter uniquement les risques de l’intelligence artificielle. Il faut que nous soyons capables, avec nos acteurs industriels, de créer des champions de l’intelligence artificielle, sinon nos acteurs ne se développeront pas, et les Français utiliseront des produits américains ou chinois.
Sur le sujet que vous évoquez, notamment celui de la reconnaissance faciale, un travail très intéressant a été mené récemment par le député Didier Baichère, qui proposait – et le Gouvernement est prêt à aller en ce sens – de fixer un cadre juridique plus « clair » pour les expérimentations en matière de reconnaissance faciale. Ainsi, les collectivités territoriales pourraient tester des dispositifs dans le cadre d’une supervision mieux définie. Il faut avoir en tête l’ensemble des éléments, c’est-à-dire rester sur la ligne de crête que j’évoquais entre les impératifs économiques et les impératifs de protection de la vie privée.
Je peux affirmer que le Gouvernement est tout à fait prêt à avancer dans cette direction, qui consiste à définir un cadre juridique clair et protecteur, éventuellement pour mieux permettre des expérimentations.
Évidemment, la question se pose également au niveau international – nous devons avancer sur ce sujet – et au niveau européen.
La Commission européenne a annoncé vouloir produire, dans les cent premiers jours de son mandat, une réglementation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, notamment sur la reconnaissance faciale. Nous serons vigilants au respect de cette ligne de crête, entre innovation économique et protection des citoyens, mais je pense que c’est le bon échelon pour intervenir.
En effet, pour revenir à la politique commerciale, que j’évoquais précédemment, nous devons pouvoir innover tout en respectant nos valeurs et, le cas échéant, empêcher les produits n’ayant pas été développés conformément à celles-ci de pénétrer sur notre marché.