Ce sujet mériterait évidemment plus de deux minutes, mais il occupe beaucoup le quotidien de ma collègue Muriel Pénicaud.
Pour répondre rapidement, il y a évidemment un sujet de transformation et de fragilisation des rapports sociaux, mais il y a aussi un gisement d’opportunités ; dans certains quartiers, l’économie ubérisée a créé de l’emploi et a permis à des gens de se rapprocher de l’emploi. De toute évidence, il faut poser un cadre – on ne peut pas être dans le non-droit total –, mais il faut adapter ce cadre.
Prenons un exemple, celui du livreur de Deliveroo ; il y a une différence entre la personne qui en fait son travail, et qui se trouve, de fait, quasiment dans une relation de salariat, et l’étudiant – comme mon beau-frère, par exemple – qui le fait une heure par soir pour gagner un peu d’argent. Il n’est pas question de traiter ces deux situations exactement de la même manière, que ce soit pour la formation, pour les droits et pour la représentation.
Je pense fondamentalement qu’une partie de la solution – encore une fois, cela mériterait plus de temps – réside dans la représentation syndicale ou para-syndicale. En effet, le bon équilibre sera trouvé dans la tension, parfois dans le rapport de force, qui est nécessaire dans les rapports sociaux.
Le cabinet de Muriel Pénicaud travaille actuellement sur la manière de représenter ces travailleurs et sur la capacité qu’auront les syndicats à négocier avec les employeurs. Je le répète, cela ne peut pas être la même chose pour quelqu’un dont c’est le travail à temps plein ou à quasi-temps plein, et pour quelqu’un qui fait cela comme une activité supplémentaire.
C’est dans cette dialectique, pour répondre très brièvement, que se situe une partie de la réponse.