Intervention de Dominique Vérien

Réunion du 3 octobre 2019 à 14h30
Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité — Débat interactif

Photo de Dominique VérienDominique Vérien :

Pour ma part, j’aborderai le sujet des très rares auteurs d’infractions sexuelles qui ont à effectuer une peine de prison. Ma question porte sur la peine et, surtout, sur son sens.

Dans certains cas, la peine est la privation de liberté, laquelle est censée suffire pour éviter une récidive. Or pensez-vous, monsieur le secrétaire d’État, que la condamnation à deux ans d’enfermement d’un pédophile, années au cours desquelles il pourra tranquillement, dans sa cellule, regarder Gulli, la chaîne préférée des pédophiles – je l’ai découvert récemment –, feuilleter le magazine Parents et ses photos d’enfants, sera d’une réelle utilité ? Il faut en moyenne dix-huit mois avant qu’un détenu ne soit pris en charge par un psychiatre, et seulement s’il l’accepte. Il est donc probable qu’un prisonnier condamné à deux ans de prison ne verra pas de psychiatre. Or c’est en travaillant avec un psychiatre que les pédophiles peuvent maîtriser leurs attirances.

À titre d’exemple, la prison de Joux-la-Ville, dans l’Yonne, oblige les détenus à participer à des groupes de parole sur la perception du corps et de la sexualité. Si cette obligation est parfois mal vécue au départ par les prisonniers, ils finissent par participer volontairement à ces groupes, et les résultats sont bons. Pour autant, et les psychiatres que nous avons rencontrés, ceux du CRIAVS de Lyon, nous l’ont expliqué : tous les condamnés n’ont pas besoin de soins.

Ma question est donc triple : comment mieux identifier les auteurs ayant besoin d’une prise en charge médicale ? Leur peine de prison ne peut-elle être assortie d’une obligation de soins ? Que faire pour permettre une prise en charge médicale rapide ?

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