Intervention de Adrien Taquet

Réunion du 3 octobre 2019 à 14h30
Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité — Débat interactif

Adrien Taquet :

Je l’ai évoqué dans mon propos liminaire, la question de la parole est centrale. Il faut libérer la parole dans notre pays. Ce que vous faites, ma nomination, les interventions dans les médias concourent à la libération de la parole. Il faut continuer.

Encore faut-il, vous avez raison, accueillir cette parole qui se libère. Il n’est plus acceptable, c’est clair, que plus de 60 % des appels au 119 aujourd’hui ne donnent pas lieu à une écoute, faute d’écoutants. C’est la raison pour laquelle j’ai d’ores et déjà annoncé que les moyens du 119 seront renforcés afin que 100 % des appels soient écoutés et traités.

La parole doit aussi être protégée. J’en parle brièvement, car ce sujet fera peut-être l’objet d’une autre question. C’est la question des unités d’accueil médico-judiciaires pédiatriques. On ne recueille pas la parole d’un enfant de trois ou quatre ans victime de violences sexuelles comme celle d’un adulte dans un commissariat. Ce n’est pas possible. Nous allons donc développer, généraliser, pérenniser les UAMJP.

Enfin, les cellules de recueil des informations préoccupantes, qui sont des maillons importants dans notre dispositif de signalement, ont aujourd’hui des pratiques hétérogènes sur notre territoire, ce qui pose des problèmes en termes de connaissance, les données remontées étant de la même façon hétérogènes. Il en résulte une connaissance imparfaite des violences dans chacun des départements.

Dans le cadre de la stratégie de prévention et de protection de l’enfance, qui concerne l’aide sociale à l’enfance, et que je dévoilerai le 14 octobre prochain, à la suite de mon discours lors des Assises de la protection de l’enfance à Marseille le 4 juillet dernier, j’annoncerai, d’une part, un investissement afin d’accompagner la modernisation d’un certain nombre de CRIP et, d’autre part, la rédaction d’un référentiel sur les informations préoccupantes afin d’harmoniser leur recueil sur l’ensemble du territoire et les remontées des données elles-mêmes.

Quant à la campagne, elle aura lieu en novembre.

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