Intervention de Adrien Taquet

Réunion du 3 octobre 2019 à 14h30
Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité — Débat interactif

Adrien Taquet :

Pour répondre brièvement à votre première question, j’indique que le Gouvernement présentera en novembre un plan de lutte contre les violences et mettra l’accent sur la prévention, parce que, pour protéger les enfants, il faut parfois mieux accompagner les parents dans leur projet parental. Il s’agit notamment de tout ce qui a trait aux 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant, projet évoqué par Mme la présidente Deroche.

S’agissant de la prise en charge du psychotraumatisme, vous avez raison, tous les acteurs que j’ai rencontrés au cours de mes déplacements m’ont parlé des problèmes rencontrés par la pédopsychiatrie dans notre pays. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, en a conscience. Elle a annoncé l’année dernière un plan d’investissement de 100 millions d’euros pour la psychiatrie, qui concernera pour partie la pédopsychiatrie. Il s’agit de reconstituer une filière, madame la sénatrice. Or, nous le savons, cela prendra cinq à six ans.

Nous avons créé dix postes de chef de clinique l’an dernier ; nous en créons dix autres cette année, sauf erreur de ma part. Dans l’intervalle, nous constituons des équipes mobiles afin d’accompagner les enfants victimes. Comme vous le savez probablement, le Président de la République a par ailleurs annoncé la création de dix centres de prise en charge traumatique, qui commencent à déployer leur action auprès des personnes victimes de violences.

C’est l’ensemble de ces mesures que nous sommes en train de mettre en place.

Quant à la question de l’extension aux soins psychologiques, c’est une proposition qui doit être expertisée tant dans son coût, vous vous en doutez, que dans sa mise en œuvre en termes notamment de procédure d’orientation, de formation et de coordination des professionnels. Une expérimentation que vous connaissez peut-être, appelée « Écoutez-moi », est mise en œuvre pour une durée de trois ans, avec un suivi national interministériel, ainsi qu’une évaluation prévue avant sa généralisation éventuelle si tant est que le modèle s’avère pertinent.

J’espère avoir répondu à vos deux questions, madame la sénatrice.

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