La situation des hôpitaux publics en Guyane est, en quelque sorte, paradoxale : malgré la hausse de plus en plus rapide des besoins de santé d’une population en forte augmentation, les établissements demeurent en situation de fragilité. C’est le fait de plusieurs facteurs, en partie décrits par M. le président de la commission des affaires sociales : difficultés à facturer et à recouvrer les sommes dues auprès des patients et des mutuelles, difficultés auxquelles les organismes sociaux sont eux-mêmes soumis, spécificités du territoire guyanais – on a parlé des problèmes d’attractivité, de la précarité très forte, de l’immigration importante et du turnover des équipes, qui ne facilite pas la tâche.
Ainsi, le centre hospitalier de Cayenne est depuis de nombreuses années dans une situation financière délicate. Ces difficultés importantes ont donné lieu à des accompagnements de l’État réguliers et croissants, que vous avez pour partie rappelés, monsieur le sénateur. Entre 2016 et 2018, environ 50 millions d’euros d’aides exceptionnelles ont été versés à l’établissement, tandis que 9 millions d’euros ont été accordés en revalorisation pérenne de dotations. Les difficultés financières et la fragilité de l’équipe de direction ont conduit l’ARS à placer l’établissement sous administration provisoire entre novembre 2018 et avril 2019. Cette mission a permis notamment de conforter le schéma directeur immobilier, financé par l’État à hauteur de 40 millions d’euros, de travailler au renforcement de l’attractivité de l’établissement et de faire aboutir favorablement la démarche de certification des comptes, après plusieurs années de non-certification.
Le centre hospitalier ouest-guyanais est également dans une situation de déséquilibre financier, mais sa reconstruction, qui a bénéficié d’une aide nationale de 48 millions d’euros, doit permettre un retour à l’équilibre à moyen terme.
Enfin, le centre hospitalier de Kourou a été créé en janvier 2018 en remplacement de l’établissement de la Croix-Rouge ; il présente aussi une situation financière déséquilibrée, mais sera suivi par le Copermo.
S’agissant du coefficient géographique, il a été réévalué en 2016, pour application au 1er janvier 2017 ; à ce stade et à ma connaissance, il n’est pas envisagé de le réévaluer, ni pour la Guyane ni pour aucun autre territoire.