En effet, les évacuations sanitaires relèvent en Guyane du quotidien. Ces 4 000 opérations annuelles sont organisées à plusieurs niveaux, selon qu’elles se réalisent dans l’urgence ou de façon programmée, en fonction aussi du prescripteur, hôpital ou praticien libéral.
Nous menons en la matière un certain nombre de travaux visant, d’une part, à améliorer la pertinence et la qualité de l’organisation du transport et, d’autre part, à développer l’offre sur place et la coopération entre la Guyane et, notamment, les Antilles – c’est, monsieur le sénateur, l’un des aspects de votre question.
S’agissant de l’amélioration de la pertinence et de la qualité de l’organisation des transports, l’ARS et l’assurance maladie travaillent à la création d’une plateforme territoriale d’appui pour aider les professionnels de santé à organiser au mieux ces transports, qui sont complexes, pour améliorer l’orientation et l’accueil dans le territoire de destination. Il s’agit aussi d’alléger la charge de travail des professionnels. Nous espérons gagner collectivement en lisibilité dans ce domaine.
En ce qui concerne le développement de l’offre sur place et de la coopération entre la Guyane et les Antilles, destiné à limiter les évacuations sanitaires vers la métropole, je précise que, depuis peu, la Guyane propose une offre de cardiologie interventionnelle, alors que, auparavant, les patients devaient se rendre aux Antilles ou en métropole. Depuis le mois d’avril, une équipe de Martinique se rend à Cayenne une fois par mois pour traiter les patients sur place et former les équipes locales ; cette coopération permettra à l’équipe guyanaise de gagner en compétences et en autonomie, pour, à moyen terme, prendre en charge elle-même ses patients, y compris en urgence. Les patients les plus complexes continueront d’être pris en charge en Martinique, dans des conditions plus favorables, puisque les équipes auront appris à travailler ensemble.
C’est donc un modèle de coopération gagnant-gagnant que nous souhaitons mettre en place et que la Guyane pourra dupliquer à d’autres filières de soins. Il s’agit, je le répète, de renforcer l’offre de soins sur place pour limiter les évacuations sanitaires, très lourdes à supporter pour les patients et leur famille.
J’ajoute qu’un nouveau chef du service des urgences a été recruté à Cayenne en septembre 2018 : le docteur Pujo, qui a notamment pour mission de restructurer les évacuations sanitaires, dans le cadre d’une amélioration de la collaboration avec les Antilles.