Madame la sénatrice, ma réponse sera un peu technique, mais il est important de rappeler les règles. Désigner un établissement de santé comme CHU est une prérogative de l’université, qui dispose de sa propre stratégie de développement en tant qu’établissement autonome. Le développement de départements universitaires repose sur la définition d’une stratégie et la création de filières de recrutement d’enseignants. Actuellement, il n’existe pas de département de médecine au sein de l’université de Guyane.
Le modèle d’avenir pour le centre hospitalier de Cayenne est avant tout, me semble-t-il, celui de la consolidation en tant qu’établissement de référence. Le ministère des solidarités et de la santé soutiendra fortement le développement de la recherche en Guyane et l’affirmation de ce centre hospitalier comme établissement de référence.
J’en viens à votre seconde question. Le rapport parlementaire Archimbaud avait permis d’attirer l’attention sur la problématique des suicides et tentatives de suicide au sein de la population amérindienne. On constate ces dernières années que les personnes concernées sont de plus en plus jeunes.
Le programme « bien-être des populations de l’intérieur », doté de 1, 5 million d’euros à débloquer sur trois ans, a été conçu avec la population pour soutenir l’émergence de projets locaux et renforcer les facteurs protecteurs, notamment liés à l’estime de soi. Sachez que l’ARS travaille en ce moment sur la mise en place de la formation nationale de prévention du suicide, d’une ligne téléphonique d’écoute du type « SOS Kriz », du dispositif VigilanS de recontact de personnes ayant tenté de mettre fin à leurs jours ou encore d’un observatoire du suicide.
Au-delà, l’un des objectifs de ma visite programmée en Guyane est d’essayer de mieux comprendre ce phénomène et d’y apporter les réponses les plus appropriées. Nos jeunes étant touchés de plus en plus tôt, c’est une question qui relève aussi de la protection de l’enfance.