Il est prévu que j’aille en Guyane, monsieur le sénateur. Je le dis en toute humilité à M. Karam et à l’ensemble des sénateurs ultramarins, on ne peut pas comprendre réellement les problématiques auxquelles nos compatriotes d’outre-mer sont confrontés sans se rendre sur place. J’attends donc ce déplacement avec beaucoup d’impatience.
Je partage votre intérêt pour l’innovation sociale en toutes matières qui se déploie sur nos territoires, en outre-mer ou dans l’Hexagone. Nous devons évaluer ces expérimentations avant d’éventuellement les généraliser. Il n’est nul n’est besoin de réinventer le fil à couper le beurre chaque matin.
La Guyane s’est très vite mobilisée pour tirer parti de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2018. Sur l’initiative des acteurs locaux et de l’ARS, des projets ont été mis en œuvre dans ce cadre, concernant en particulier des spécialités en tension. Je citerai deux exemples à cet égard.
En matière d’ophtalmologie, les équipes de l’ARS ont accompagné le centre hospitalier de Cayenne et un cabinet d’ophtalmologie de ville pour permettre la réalisation de petits actes chirurgicaux hors milieu hospitalier dans un cadre sécurisé et respectueux des conditions d’hygiène, incluant les patients dans une logique de filière ville-hôpital avec une coordination dans toutes les étapes du parcours de santé. Cette expérimentation vise à répondre à la dégradation de la démographie médicale.
En matière de diabétologie, la Guyane vient de répondre à l’appel national à manifestation d’intérêt relatif à l’incitation à une prise en charge partagée. Je ne développerai pas ce point, car le temps me manque.
Le ministère suit de près ces projets guyanais et leur apporte un appui technique et méthodologique.
S’agissant enfin de l’accompagnement et de la formation proposés aux équipes locales, des crédits ont été délégués aux ARS pour aider à leur financement. Quatre domaines prioritaires ont été identifiés dans un décret de juillet 2018 : les pathologies chroniques stabilisées, la cancérologie, les maladies rénales chroniques et, depuis 2019, la psychiatrie et la santé mentale.