Monsieur le président de la commission, je vous remercie d’avoir pris l’initiative de ce débat.
Terre française en Amérique du Sud, la Guyane accueille le fleuron qu’est le centre spatial de Kourou, base de lancement qui suscite un intérêt certain à l’échelle mondiale.
Toutefois, sur le plan sanitaire et médico-social, de nombreux indicateurs montrent que la situation est critique, voire préoccupante. Ce territoire éloigné de l’Hexagone et enclavé manque cruellement de moyens humains, au niveau tant médical que médico-technique, ainsi que d’équipements performants et adaptés à une pratique médicale et paramédicale de haute qualité.
Les problèmes liés à la diversité des populations sont prégnants, notamment dans l’ouest guyanais et le bassin du fleuve. Il importe de prendre en considération la santé des femmes et l’accompagnement périnatal, compte tenu du taux de mortalité infantile. Il est surtout urgent de mettre en œuvre les actions de prévention primaire et d’éducation à la santé de façon innovante et plurilingue, afin de lutter contre les maladies infectieuses et d’améliorer la santé sexuelle et reproductive jusqu’à la parentalité.
Eu égard à la difficulté d’attirer des médecins, il faut favoriser le développement de maisons de santé pluridisciplinaires pour couvrir au mieux ce territoire étendu, dont les différentes communes sont séparées par des distances importantes.
Interrompues depuis 2005, les collectes de sang doivent reprendre de manière urgente. En effet, il est impératif de prélever le sang en Guyane pour répondre aux besoins de prise en charge des patients drépanocytaires, afin d’éviter des résistances auto-immunes. Il existe aujourd’hui des tests performants pour détecter la maladie de Chagas et le paludisme. Il faut limiter les transports de produits sanguins depuis l’Hexagone ou les Antilles, notamment ceux de plaquettes, ces dernières ayant une courte durée de vie.
Par ailleurs, il serait nécessaire d’envisager la création d’un CHU en Guyane.
Monsieur le secrétaire d’État, quels dispositifs comptez-vous mettre en place en Guyane, compte tenu de la diversité des problématiques et des situations que nous venons d’évoquer ?