Merci, vraiment, au président de notre commission et à notre rapporteur général pour ce travail, qui rappelle que le Parlement est indépendant de l'exécutif et doit afficher cette indépendance. La loi est faite par le législateur, et non par le Gouvernement !
Sur le plan philosophique, je suis très hostile à l'impôt sur la fortune. Ce n'est pas facile de gagner sa vie, encore moins d'accumuler une fortune. Réussir à constituer une fortune malgré tous les prélèvements existants, c'est une performance qui mérite la considération, et un facteur de stabilité pour la société. Si l'on veut que la société soit forte, il faut que nos compatriotes puissent se sentir préoccupés par les perspectives de long terme ; cela passe par la possibilité de transmettre le capital, qui stabilise l'investissement. L'idée de ratiboiser par principe est donc exactement opposée à mes convictions.
Sur le plan social, l'impôt sur les grandes fortunes (IGF) est né à une époque où les taux d'intérêt réel représentaient trois ou quatre fois le taux de prélèvement applicable. Par la suite, alors que les taux de rendement des obligations du Trésor à long terme avaient chuté, les taux de l'ISF sont devenus spoliateurs. Sur l'immobilier, s'agissant de l'IFI, ils le restent, compromettant largement le rendement des investissements dans ce domaine. On risque de se retrouver dans une situation que la France a connue avant la loi de 1948 : les loyers étaient bloqués et la construction entravée.
Sur le plan économique, toute création d'impôt a son lot d'effets pervers, et s'accompagne d'investissements d'opportunité. De tels investissements, bien que stupides, relèvent d'une réaction d'autodéfense. Prenez l'IFI : dans certaines régions à haute valeur touristique, la pression de l'investissement extérieur évince les investisseurs français ; ces derniers sont à la fois chassés par l'IFI et concurrencés par des acheteurs étrangers qui, eux, ont la faculté de créer des dettes artificielles. Ce système est moralement condamnable et économiquement absurde. Je soutiens donc notre rapporteur général ; à défaut d'obtenir la suppression pure et simple de l'impôt sur la fortune...
Le 09/11/2025 à 09:24, rioma spain a dit :
Merci pour cette analyse.Aujourd'hui, les rendements des fonds euros deviendraient très faibles en valeurs brutes et négatifs en valeurs nettes. Discriminatoire. En prêtant à l'Etat et aux entreprises, mes investissements seraient jugés improductifs. Les termes de cet IFI ne sont pas en phase avec ce qu'ils taxent.Enfin, les fonds euros sont utiles pour sécuriser un capital qui a déjà été taxé à plusieurs reprises, d'autant plus utiles lorsque les gens avancent en âge,discrimination encore et qui fera encore l'objet d'une hausse de la CSG cette année encore. En 1981,le taux de CSG n'existait pas et les rendements de 10%.Cette taxe va générer des arbitrages massifs, elle taxe les placements de bon père de famille, elle ne taxera pas les ultras riches, elle est injuste socialement,fiscalement.
Au lieu de vouloir étendre une fiscalité sur les stocks, une bonne fiscalité sur les flux est bien plus juste.
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