Intervention de Henri Cabanel

Réunion du 9 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Malaise des agriculteurs

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.

Non-partage de la valeur, aléas climatiques et sanitaires, lourdeurs administratives, CETA et, maintenant, zone de non-traitement. Hier, les agriculteurs ont crié leur détresse. Cessons de tirer sur l’ambulance ! Un agriculteur se suicide tous les jours. Cela ne suffit-il pas ? Que veut cette société qui se clive dangereusement ? Faire disparaitre notre agriculture ? S’alimenter avec des produits importés qui ne respectent pas nos propres exigences sanitaires ?

Pourquoi accuser inlassablement nos agriculteurs ? Je rappelle qu’ils n’utilisent que des produits homologués par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, seule légitime pour les autorisations de mise sur le marché.

Il n’y aura pas de transition écologique sans nos paysans. Ils l’ont compris et veulent y jouer un rôle fondamental et répondre à l’attente sociétale. Pourquoi ne parle-t-on pas de tous les efforts entrepris depuis des années pour s’inscrire dans une agriculture durable ? Pourquoi ne cibler que le mauvais, sans jamais parler du bon ?

Le bon, c’est par exemple VitiREV, un projet lancé en Gironde dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt national « Territoires d’innovation – Grande Ambition », que m’a décrit ma collègue Nathalie Delattre. Ce sont aussi, partout en France, les projets d’agriculture raisonnée ou de haute valeur environnementale.

Il faut agir collectivement, selon une véritable stratégie coconstruite avec la filière, les consommateurs, les distributeurs et les industriels, en traçant une ligne unifiée et partagée.

Monsieur le ministre, personne ne peut nier votre soutien aux agriculteurs : votre combat contre l’agri-bashing est constant. Mais quelle est la cohérence quand l’État encourage une transition agroécologique et que, en même temps, il vide les chambres d’agriculture de leur contenu et de leur proximité dans une simple logique budgétaire ? Ce projet ambitieux ne réussira pas sans les chambres d’agriculture !

Monsieur le ministre, comment comptez-vous faire aboutir un véritable partage des valeurs, objectif essentiel de la loi dite « Égalim », pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire ?

Comment comptez-vous faire appliquer les dispositions de cette loi qui concernent l’étiquetage, mais qui posent le problème plus global de la concurrence déloyale face à des denrées importées, traitées avec des produits interdits en France et consommées par des consommateurs qui les refusent ?

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