Intervention de Cédric Perrin

Réunion du 9 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre le radicalisme

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur.

Jeudi 3 octobre, l’inimaginable s’est produit au cœur de la préfecture de police, frappée par un ennemi de l’intérieur.

Je veux tout d’abord m’incliner devant la douleur des familles, leur exprimer ma solidarité et saluer, au nom de mes collègues sénateurs, le sacrifice des victimes : Aurélia Trifiro, Damien Ernest, Anthony Lancelot, Brice Le Mescam.

Permettez-moi d’avoir moi aussi une pensée pour nos amis allemands, victimes de l’attaque d’une synagogue.

Monsieur le ministre, j’aimerais que nous puissions nous en tenir aux faits et comprendre ce drame gravissime.

Depuis 2015, des dizaines d’attentats ont été déjoués grâce aux services de renseignement. Je souhaite saluer le travail de nos forces de l’ordre. Mais comment un membre de ces services a-t-il pu prendre pour cible ses camarades ? Comment un terroriste a-t-il pu travailler dans un lieu dont la mission est d’identifier les individus dangereux ?

Cet attentat implique de surcroît un informaticien qui disposait de l’accès à un nombre important d’informations sensibles. À quels fichiers pouvait-il accéder ?

Avez-vous identifié ses contacts en France et à l’étranger ?

Quelle protection est mise en œuvre pour les policiers potentiellement en danger ?

J’aimerais saluer le travail de la délégation parlementaire au renseignement, présidée par M. Christian Cambon, qui contribue à éclaircir cette affaire.

Monsieur le ministre, vous n’avez rendu service à personne en répétant, quelques heures après les faits, le mantra « il n’y a ni faute, ni dysfonctionnement, ni angle mort. »

Vous expliquez avoir dit la vérité des éléments connus au moment où vous vous exprimiez. Mais aviez-vous interrogé le Service central du renseignement territorial, le SCRT, ou la Direction générale de la sécurité intérieure, la DGSI, placés sous votre tutelle, pour savoir si l’auteur des faits était connu d’eux ?

N’aurait-il pas été plus prudent de vous en tenir à la compassion et au constat de la gravité de la situation ?

Le phénomène de radicalisation existe au sein de l’administration dans des secteurs stratégiques. Nous devons être capables d’écarter ces personnes radicalisées et porteuses d’une idéologie claire : détruire notre société démocratique et les valeurs qu’elle représente.

Enfin, monsieur le ministre, je vous invite, pour terminer, à un peu d’introspection : quel phénomène de cécité, de faiblesse, de lâcheté ou de crainte a-t-il pu conduire à l’absence de réaction ?

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