Intervention de Laurent Nunez

Réunion du 9 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre le radicalisme

Laurent Nunez :

Monsieur le sénateur, je veux d’abord vous remercier d’avoir rendu hommage aux victimes de l’attaque terroriste de jeudi dernier. Nous y sommes bien évidemment très sensibles, le ministre de l’intérieur et moi-même.

Le ministre l’a rappelé, tout est fait maintenant, et ce depuis 2014, depuis 2015, pour lutter contre le terrorisme en déployant le personnel, car nous mobilisons énormément d’effectifs, en y mettant les moyens budgétaires et en échangeant les informations entre les services. Oui, tout est fait pour que nous soyons les plus performants possible ! Nombreux sont les services qui travaillent sur ces questions. Cette action va se poursuivre, vous l’imaginez bien.

Vous posez un certain nombre de questions extrêmement précises sur l’attaque de la semaine dernière. Vous vous en doutez, je ne peux pas répondre à toutes ces questions, mais seulement à certaines d’entre elles.

Au moment où nous nous sommes rendus jeudi dernier, Christophe Castaner et moi-même à la préfecture de police de Paris, nous avons consulté, cela va de soi, les services spécialisés, notamment le renseignement territorial. Aucun ne connaissait cet individu, pour répondre à l’une des questions que vous posez. L’homme n’était pas connu de la Direction générale de la sécurité intérieure, que j’ai dirigée. Si tel était le cas, c’est parce que, comme le précisait M. le Premier ministre, les signaux de radicalisation de cet individu n’ont pas donné lieu à un signalement. Et il nous va falloir absolument déterminer pour quelles raisons le signalement n’a pas eu lieu.

C’est bien là toute la difficulté de cette affaire. C’est pourquoi une enquête judiciaire est en cours. Destinée à déterminer les relations qu’a eues cet individu, elle nous permettra de répondre à votre question sur ses contacts.

De la même façon, une inspection du service du renseignement va diligenter une enquête auprès de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris pour essayer de comprendre pourquoi ces signaux n’ont pas abouti à un signalement, ce qui, je vous le concède, peut paraître extrêmement aberrant dans un service chargé de la lutte antiterroriste. C’est tout cela qu’il nous faudra élucider.

Quant aux transmissions de données auxquelles cet individu a pu procéder, l’enquête judiciaire nous éclairera très vite. Sur ce sujet-là, pour la protection de nos fonctionnaires de police, Christophe Castaner et moi-même souhaitons que les choses puissent aller le plus vite possible.

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