Ma question s’adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé, qui n’est pas parmi nous aujourd’hui.
« L’offre de soins est en train de se renforcer et les Français le voient », déclarait Mme la ministre il y a moins d’un mois.
Sans vouloir gâcher cet optimisme, je souhaite attirer son attention sur la situation catastrophique de nos services d’urgence.
Un peu partout en France, depuis six mois, nous constatons tous la recrudescence de dysfonctionnements à répétition dans les services d’urgences hospitalières. Tel est le cas dans mon département, la Sarthe, à l’hôpital du Bailleul. L’année dernière, j’avais alerté, à propos de cet établissement, sur l’accès à l’IVG, en raison d’un manque de médecins. Et maintenant, c’est à son tour le service mobile d’urgence et de réanimation, ou SMUR, qui est à l’arrêt, faute de médecins urgentistes ! Véritable hôpital de proximité, le Pôle santé Sarthe et Loir dessert un bassin de vie de plus de 150 000 habitants dans un territoire rural.
Une réorganisation des personnels ne réglera pas cette dégradation constante de l’offre de soins, qui ne cesse de s’aggraver, la ministre le sait, aussi bien dans la Sarthe que dans l’ensemble du territoire français. En revanche, les personnels lui demandent, depuis des mois, des mesures très concrètes en termes de lits, de recrutements, de revalorisations salariales, ou encore de moyens supplémentaires.
La ministre pensait que le mouvement allait s’essouffler alors que la crise s’intensifie. Son « pacte de refondation » ou le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 ne répondent ni aux exigences formulées ni au respect du principe d’égalité d’accès aux soins. Après la désertification médicale, nous arrivons à un nouveau stade de la décomposition du paysage sanitaire.
Face à un maillage qui craque, les mesures proposées ne répondent pas à l’anxiété grandissante des populations, qui voient leurs services d’urgence fermer un à un – je pense notamment à la fermeture temporaire de l’hôpital de Saint-Calais, très récemment entérinée.
Dans un contexte de déménagement du territoire des services publics, la ministre ne croit-elle pas qu’il est temps de prendre des mesures d’urgence destinées à ces services en investissant massivement pour résoudre cette crise et envisager, pourquoi pas, des états généraux de l’hôpital ?