Monsieur le sénateur Montaugé, de nouveau, je ne peux qu’être d’accord avec vous quant au constat que vous avez dressé ; c’est le constat que font l’ensemble de vos collègues, sur toutes les travées de cet hémicycle.
Je veux répondre précisément aux questions que vous me posez. Aujourd’hui, la transition agroécologique est indispensable à notre agriculture. Elle devra se faire dans tous les domaines, dans la rotation culturale comme dans le changement des pratiques agraires et des cultures.
Vous m’interrogez sur le bio : jamais autant d’agriculteurs n’ont fait la transition vers l’agriculture biologique que l’année dernière. Ils sont 6 000 de plus ; aujourd’hui, 10 % des agriculteurs de notre pays pratiquent l’agriculture biologique et 7, 5 % de la surface agricole utile lui est consacrée. L’objectif est d’y destiner 15 % de la SAU en 2025 : nous nous en rapprochons chaque année et, à l’évidence, nous atteindrons ce seuil !
Mais il faut aller plus loin encore ; pour ce faire, il faut en donner les moyens aux agriculteurs. C’est pourquoi la France se bat bec et ongles pour que le montant du cadre financier de la PAC ne baisse pas. Certes, il diminuera évidemment à due concurrence de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, mais la France n’acceptera pas qu’une autre portion des sommes affectées à la PAC lui soit retirée au profit d’autres politiques. Il est indispensable de conserver le montant actuel de la PAC à « UE-27 », c’est-à-dire sans les Britanniques.
Lundi prochain, lors de la réunion du conseil des ministres européens de l’agriculture à Luxembourg, je porterai au nom de la France un mémorandum relatif à vingt pays européens, demandant que le cadre financier du budget européen de la PAC reste le même.
Pour entrer dans le détail du budget de la PAC, nous souhaitons que le premier pilier reste important. Des aides directes sont en effet nécessaires. En même temps, nous allons faire entrer dans le premier pilier la transition agroécologique, au travers de ce qu’on appelle, dans le patois gersois, l’eco-scheme. §L’eco-scheme devra être obligatoire pour tous les pays de l’Union européenne : nous voulons une PAC intégrée et non 27 PAC différentes.
À l’intérieur du deuxième pilier, les PSE seront évidemment mises en place : un débat s’est déjà tenu au Sénat à ce propos, sur votre initiative. Je n’ai pas changé de perspective sur la question : le Gouvernement veut accompagner la mise en œuvre de ces prestations, et nous le ferons dans le cadre de la prochaine politique agricole commune.